Ara a écrit:Trop facile, cette "explication" du phénomène, et cela tend à déresponsabiliser
ces pauvres gamins égarés (sic), comme je l'entends si souvent chez certains de nos
humanalystes de gauche .
Il faut, au contraire, rechercher la raison de ces accès de "romantisme" dans les influences que subissent ces jeunes et l'éducation de la violence qui leur est largement dispensée, à la maison , à la mosquée ou sur le web.
Une supposée "religion" qui incite ses ouailles à se sanctifier(comme vous dites)dans la mort de ses semblables et la recherche de la sienne propre, aurait sans doute besoin d'être un peu retoquée, n'est-ce pas votre avis, LV ?
La morale dans l'immoralité, c'est fort de café !
Effectivement, il hors de question de déresponsabiliser qui que ce soit.
Nul déterminisme dans mon esprit. In fine, nous sommes tous libres au moment du choix.
Les influences, bien sûr, je ne les oublie pas. Les stimuli externes, culturels, éducatifs, religieux, que vous évoquez conjuguent leurs effets avec ceux internes que je mentionne. Ce "terrain" interne, cette attirance pour l'exaltant au détriment de l'ennui, pour la radicalité au détriment de la modération, nous les partageons tous plus ou moins, surtout quand nous sommes jeunes.
(je donne un sens large à la radicalité : tendre l'autre joue, par exemple, constitue, pour moi, une démarche éminemment radicale, en tant qu'elle n'est acceptable par -- presque -- personne).
Et, oui, je maintiens que, en dehors de la perversion, qui est un phénomène pathologique, on fait toujours le mal (et parfois le bien) au nom d'une morale. Les nazis avaient pour morale la pureté de la race. Les djihadistes sont guidés par ce qu'ils considèrent comme la volonté d'Allah. Il y a toujours et partout un surmoi à l'œuvre.
Seulement, toutes les morales ne se valent pas. Je suis chrétien (même si agnostique). Cela signifie que je considère que ma "morale" est supérieure à la leur. On ne choisit pas ses convictions en jouant aux dés. Donc, oui, il y a pour moi de "mauvaises morales".
Si le terme de morale vous paraît inacceptable parce que trop connoté positivement, alors on peut le remplacer par celui de
surmoi, comme je le suggérais plus haut, ou autre chose encore, à votre convenance, susceptible de désigner l'émanation d'une volonté qui transcende le sujet et lui désigne ce qu'il doit considérer comme "bien".
Les seules démarches
non morales (mais pas nécessairement
immorales) sont celles qui sont guidées par le désir de satisfaction individuelle.
En dehors de celles-là, il y a toujours un autre (Dieu) ou des autres (le groupe, la communauté, la patrie) derrière.