Les Algériens bi-nationaux, ayant travaillé en France deviennent immortels à partir du moment où ils se retirent en Algérie
Pourquoi ? Comment ? C’est ce qu’a tenté de savoir la commission. « Il suffit de ne pas déclarer à la caisse de retraite le décès de l’ayant-droit » précise la magistrate.« Mais il n’y a pas de contrôle ? » s’étonne un membre de la commission. « En Algérie nous n’en avons pas les moyens. Il faudrait mettre des contrôleurs itinérants dans tous les pays. Ce n’est pas évident ! » , souligne-t-elle. C’est ainsi que les Algériens bi-nationaux, ayant travaillé en France deviennent immortels à partir du moment où ils se retirent en Algérie pour leur retraite. Ce sont leurs enfants, voire leurs petits-enfants qui continuent à percevoir la pension de retraite, bien après leur décès. Et il ne faut évidemment pas compter sur les autorités algériennes pour faire la chasse aux fraudeurs.
On peut s’étonner, tout de même, qu’un organisme comme la CNAV qui verse chaque année 4 milliards d’euros de retraite à l’étranger, dont 1 milliard pour l’Algérie, ne soit pas en mesure d’effectuer un minimum de vérifications, soit en demandant, tous les deux ans par exemple, aux bénéficiaires de donner une preuve de leur existence – comme cela se fait en France pour les professions libérales, notamment- , soit, en les invitant à se présenter dans les consulats de France pour percevoir leurs pensions. Un attendant, les caisses de retraite françaises perdraient près d’un milliard d’euro dans cette fraude à la retraite déjà surnommée, « la fraude des immortels ».