Dan22 a écrit:Un peu d'histoire sur les filles de Camaret
« Cette chanson, explique Marcel Burel (historien), serait en fait une vengeance de Laurent Tailhade. Ce dernier, proche de Zola, marié à une femme beaucoup plus jeune que lui, venait en vacances à Camaret, accompagné d'un ami peintre avec lequel le couple partageait sa chambre à l'Hôtel de France. » L'hôtel était connu pour recevoir, chaque été, des artistes et des écrivains parisiens.
Un vase de nuit sur le dais.
« Quand Tailhade devait se rendre à Paris, sa jeune épouse en profitait pour se promener sur le sillon où quelques employés du chantier Keraudren l'avaient repérée. Ils avaient alors détourné, pour elle, les paroles de la chanson bien connue à l'époque : Viens Poupoule, viens. Mais cette chanson n'était pas du tout du goût du mari, pas plus que ne l'étaient les actes du curé et les moeurs des habitants. » Tailhade avait dénoncé, dans ses articles, les agissements du curé (mendicité auprès des vacanciers) et l'alcoolisme de nombreux habitants.
« Une ultime provocation de Tailhade mettra fin aux séjours de l'écrivain journaliste à Camaret, raconte Marcel Burel. Le jour de la procession du 15 août 1903, au moment où la procession passe sous ses fenêtres, il renverse son jules(*) sur le dais. C'en est trop pour les Camarétois qui font le siège de l'hôtel et finissent par escorter le malotru hors de la commune. »
« Tailhade ne remettra plus les pieds à Camaret. Il choisit Morgat comme nouvelle destination bretonne, conclut le conférencier. Et c'est là qu'apparaît la chanson : Les filles de Camaret, comme un ultime pied de nez de Tailhade aux gens du village qui l'avaient rejeté ! »
Très intéressant, passionnant sans déc.... er, qui en connaissait l'origine vraiment ???
merci Dan.