Le coprésident du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon était l’invité de BFM-Politique dimanche soir. Il a jugé "pitoyable" le voyage de François Hollande aux Etats-Unis, puis a expliqué sa "méfiance" envers le Parti communiste.
Voyage de François Hollande aux Etats-Unis, relations du Parti de gauche avec le Parti communiste, avec le Parti socialiste... Jean-Luc Mélenchon était l’invité de BFM Politique dimanche soir.
Le voyage de Hollande aux Etats-Unis : "pitoyable"
Jean-Luc Mélenchon n’a pas apprécié le voyage de François Hollande aux Etats-Unis. De bout en bout, les actions du président ont déplu au leader du Front de gauche.
A commencer par le "hug" de François Hollande avec Carlos Diaz, le leader du mouvement des "pigeons" : "un geste ridicule et déplacé", a jugé Jean-Luc Mélenchon. "Ce n’est pas ça, les rapports d’un président avec le patronat.
Ce n’est ni de l’inimitié, ni ce type d’accolade ridicule. C’est un geste déplacé".
"Ce voyage a été pitoyable", déplore le coprésident du Parti de gauche, visant notamment "les génuflexions de François Hollande devant Barack Obama".
"C’est inacceptable, parce que nous venons d’être espionnés massivement. Il aurait dû au moins demander des excuses ! Angela Merkel, elle, a su se faire respecter : elle a dit que c’était intolérable".
Crise avec le PC : "ils me lâchent"
Sur la crise que traversent le Parti de gauche et le Parti communiste, à quelques semaines des élections municipales, Jean-Luc Mélenchon admet : "ils me lâchent dans une série de villes", allusion aux alliances passées entre le PCF et le Parti socialiste, notamment à Paris.
Mais pour lui, "il ne faut pas s’enfermer dans nos petites combines. Il faut voir grand et large. Nous devons dire que nous sommes l’opposition de gauche, et pour cela, j’en appelle aux écologistes et aux socialistes, dont beaucoup sont perturbés par la politique de François Hollande".
En pleine crise avec son allié du PC, des listes communes sont-elles encore envisageables pour les élections européennes ? "Je suis devenu méfiant", reconnaît Jean-Luc Mélenchon. "Je ne m’attendais pas à ce que le PC parte avec les socialistes aux municipales. Puis ils avaient dit qu’ils enlèveraient les logos [Front de gauche], et ils ne l’ont pas fait ! Alors oui, je suis méfiant, et moins naïf aussi".
Mélenchon face à Assouline : "vous êtes arrogants"
Morceaux choisis :
- ASSOULINE : "La violence de tes propos vient occulter ce qui est la différence fondamentale entre la gauche qui gouverne et la droite. Cette façon que tu as de jouer le pire... Dans toutes les élections partielles, les électeurs ne viennent plus vers toi."
- MÉLENCHON : "Vous (au PS) êtes arrogants. Ta modestie suinte de ta personne."
- ASSOULINE : "Commence pas à t’énerver. Commence pas..."
- MÉLENCHON : "Je ne m’énerve pas ! Moi, je ne t’ai jamais traité d’abruti bipolaire comme tu l’as fait pour moi !"
Face au porte-parole du Parti socialiste, David Assouline, qui l’accuse de vouloir l’échec du gouvernement, Jean-Luc Mélenchon met les pieds dans le plat : "vous, au PS, êtes extraordinairement arrogants, pleins de prétention. Moi, je fais des propositions concrètes. Toi, c’est l’arrogance".
Mais "je ne critique pas vos personnes, j’ai mieux à faire", poursuit Jean-Luc Mélenchon. "Mais quand vous décidez de faire la politique de l’offre, quand vous décidez d’augmenter la TVA de 10 milliards, c’est une politique de droite".
"Il fait une politique économique de droite. Et à certains égards, il le fait de manière tellement idéologique que c’est ridicule", a conclu le leader du Parti de gauche.
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