par Paulette Dim 3 Juil 2022 - 16:35
Oui, mais du charabia de qualité, du style Siècle des Lumières.
Et puis sa mort, oh, sa mort...
Pour s'être réjoui de la mort de Marat, il fut dénoncé le 21 juillet 1793 par un employé de la bibliothèque et emprisonné aux Madelonnettes, le 2 septembre. Relâché deux jours plus tard sur ordre du Comité de sûreté générale, il demeura sous surveillance avec deux autres bibliothécaires, le neveu de l'abbé Barthélemy et Grégoire-Desaunays, et tenta en vain de se disculper. Le 9 septembre, il démissionna de la Bibliothèque nationale.
Toutefois, de nouveau menacé d'arrestation, et ne supportant pas l'idée de retourner en prison, il tente de se suicider le 14 novembre 1793. Sa tentative représente le comble du suicide raté : il s'enferme dans son cabinet et se tire une balle dans le visage. Le pistolet fonctionne mal et, s'il perd le nez et une partie de la mâchoire, il ne parvient pas à se tuer. Il se saisit alors d'un coupe-papier et tente de s'égorger mais, malgré plusieurs tentatives, ne parvient pas à trouver d'artère. Il utilise alors le même coupe-papier pour « fouiller sa poitrine » et ses jarrets.
Épuisé, il perd connaissance. Son valet, alerté, le retrouve dans une mare de sang. Malgré tous les efforts de Chamfort pour se supprimer, on parvient quand même à le sauver grâce à une intervention chirurgicale. Il n'est pas remis de ses blessures quand, fin janvier 1794, les poursuites à son encontre sont abandonnées. Atteint d'une humeur dartreuse et très affaibli, il meurt le 13 avril suivant au 10, de la rue Chabanais à Paris.