Flavius a écrit:
Depuis quand les chretiens sont victimes de racisme ? S'ils le sont c'est, semble-t-il parce qu'ils sont blancs et occidentaux.
Depuis quand les chretiens sont victimes de l'extrême droite ? Quand il le sont, ils sont parce qu'ils sont communistes où socialistes ou encore d'extrême gauche.
Depuis quand les chretiens sont accusés de peuple déicide par une autre religion ?
Depuis quand des chretiens sont morts dans les camps de la mort ? S'ils l'ont été c'est avant tout parce qu'ils étaient dans la résistance. Pas parce qu'ils étaient chretiens.
Depuis quand les chretiens sont-il agresses en tant que chretiens parce qu'ils sont supposés avoir de l'argent ?
Comme dirait l'autre, pas d'amalgame. Ce sont les oui mais qui finissent par excuser l'anti sémitisme, ou tout au moins le noyer dans des considérations oiseuses et surtout atténuantes.
Le jaune et le vert. Lors du quatorzième acte de la manifestation des gilets-jaunes, Alain Finkielkraut a été pris à partie dans la rue, puis invectivé de façon clairement antisémite.
La presse, la classe politique, un grand nombre d’anonymes, mais également le président de la République, le ministre de l’Intérieur, tous se sont légitimement offusqués et ont manifesté leur soutien au philosophe.
Je suis terriblement offusqué moi aussi et je manifeste mon soutien total à l’auteur de « La Défaite de la pensée ».
En voyant ces images et en entendant la bande son qui l’accompagne, j’ai eu un haut-le-cœur physique, j’ai ressenti un malaise corporel empathique.
La vision du corps voûté du philosophe, comme s’il cherchait en vain à se protéger corporellement des insultes, des cris, des vociférations, son visage sidéré, son regard hagard, tout cela m’a immédiatement rappelé ces photographies de juifs à la silhouette abattue, accablée, écrasée en présence de soldats nazis. Je ne suis pas suspect de banaliser le nazisme et d’y renvoyer mal à propos!
Dès lors, l’heure venue, et, hélas, elle est venue, je peux vraiment dire que, cette fois-ci, ces images m’ont fait penser aux juifs du ghetto de Varsovie traqués par la soldatesque national-socialiste.
Ma peine pour cet homme est grande.
Peut-on penser ce qui est advenu?
J’ai la faiblesse de croire que oui et la certitude que, pour ce faire, il me faut dire un certain nombre de choses que la presse ne dit pas.
Et dire ce que la presse ne dit pas en précisant, justement, qu’elle ne le dit pas, puis dire pourquoi elle ne le dit pas, c’est aller au-devant d’un lynchage. Ce n’est pas bien grave, j’ai l’habitude, ce ne sera pas la première fois. Ce ne sera pas la dernière non plus.
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Qu’est-ce que la presse n’a pas dit dans cette affaire? Que le propos antisémite tenu par un vociférant dont j’espère que Castaner va être actif pour le retrouver afin qu’on connaisse son identité et qu’on établisse son portrait politique et sociologique en bonne et due forme, l’a été par un musulman.
Cela ne fait aucun doute. Pourquoi la chose n’a-t-elle pas été dite? On a stigmatisé le propos antisémite, et on a eu raison, mais pas du tout l’origine islamique de ce propos. Et on a eu tort. Je vais dire pourquoi.
Établissons les faits: un paquet de gens qui portent le gilet jaune siffle, crie, vocifère, insulte, invective, hurle. Ils semblent une grosse dizaine. On y trouve les habituelles mentions scatologiques – “grosse merde », « enculé »….
Ou bien encore le désormais fameux « nique ta mère », une insulte née dans les banlieues, sûrement pas à Saint-Flour dans le Cantal. On y entend surtout « Palestine » à plusieurs reprises.
L’un des plus actifs porte le keffieh palestinien enroulé sur sa tête. L’autre arbore une barbe dans l’esprit salafiste –avec la lèvre supérieure rasée.
Cette fameuse presse qui se tait sur l’origine de cet antisémitisme, notamment celle du service public audiovisuel, ne dira pas que c’est un musulman qui est en cause, pour la bonne et simple raison qu’en pareil cas, elle charge systématiquement ce qu’elle nomme « l’extrême-droite », à savoir Marine Le Pen.
Elle est tellement utile pour servir d’attraction au premier tour des présidentielles, puis de répulsion au second, afin que le candidat maastrichtien soit largement élu pour faire barrage à un prétendu fascisme, qu’il faut politiquement, donc médiatement, en user sur le mode attraction-répulsion!
Quand ce qui reste du Parti socialiste prend l’initiative d’un rassemblement public contre l’augmentation vertigineuse des actes antisémites en France, il prend bien soin de ne pas inviter le Rassemblement national puis, en regard de son absence, il conclut… à la preuve de son antisémitisme!
La France insoumise, elle, a été invitée, alors que la preuve qu’il existe une frange islamo-gauchiste active dans la FI est avérée [1].
Or cet islamo-gauchisme est clairement antisémite. Mais cela ne gêne pas le PS qui appelle à manifester certains antisémites contre l’antisémitisme…
Qu’on se souvienne que, lors des présidentielles de 2012, Mohammed Merah a tué des enfants juifs avec une arme à bout touchant. Sarkozy et Hollande avaient annulé leurs passages à la télévision au nom d’une trêve de décence.
A la demande de Marine Le Pen elle-même, une émission de télévision qui devait lui être consacrée sur le service public a été annulée. Mélenchon, quant à lui, a continué sa campagne [2]. Qu’aurait-on dit s’il s’était agi de Marine Le Pen?
S’il existe une complaisance à l’endroit de la frange radicale de l’islam, ça n’est pas au RN qu’on la trouvera, mais à gauche, hélas.
L’antisémitisme de droite a existé, c’est celui des catholiques pour lesquels les juifs sont le peuple qui a tué Jésus au nom d’une foi dont les fidèles du pape François estiment que leur héraut l’aurait dépassée par la vérité de son message.
L’Eglise catholique a fait amende honorable en 1965 avec le Concile Vatican II en abolissant la thèse du peuple déicide. On ne peut faire comme si la chose n’avait pas eu lieu. Quand il existe, cet antisémitisme de droite est résiduel, ponctuel, individuel.
L’antisémitisme de gauche a existé lui aussi. On le trouve chez nombre de penseurs socialistes du XIX° siècle, dont Marx qui était lui même juif. Qu’on lise « La Question juive » (1843).
A gauche, on estimait alors que le judaïsme, c’était l’argent, les banques, donc le capitalisme. Lutter contre le pouvoir de l’argent et du capital équivalait à lutter contre le pouvoir des juifs.
Cet antisémitisme existe toujours, et dans les mêmes formes. Et il n’est, hélas, ni résiduel, ni ponctuel, ni individuel, mais structurel. lire la suite
Michel Onfray
PS: A l’heure où je termine mon texte, dimanche 17 février à 16 heures, je découvre « qu’à gauche » des voix minimisent, voire justifient l’agression dont a été victime Alain Finkielkraut… On y retrouve comme par hasard des gens de La France Insoumise, du Media et du Parti socialiste avec Jean-Pierre Mignard, ami intime de François Hollande et… président du Comité d’éthique (sic) de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron -prière de ne pas rire… Dans cette liste édifiante, on trouve également « l’humoriste » Yassine Belattar, nommé par Emmanuel Macron au sein du Conseil présidentiel des villes.