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« Docteur, je voudrais, je devrais en finir avec cette histoire, m’en aller, je le sais, mais je n’y arrive pas. Je l’ai dans la peau. C’est plus fort que moi. » Cette plainte, le psychanalyste Saverio Tomasella, auteur d’Hypersensibles (Eyrolles), l’entend fréquemment dans son cabinet. L’expression « avoir quelqu’un dans la peau » surgit presque toujours en séance, affirme-t-il, « quand l’un des partenaires a compris pourquoi une relation est toxique, mais qu’il n’arrive néanmoins pas à y renoncer. Parce que, au-delà du rationnel, quelque chose de physique chez l’autre le fascine et l’empêche de partir. En thérapie, les patients m’expliquent que c’est une question d’épiderme – du non-verbal, de l’irrationnel. De fait, le toucher est un sens profond et authentique grâce auquel la sexualité peut se révéler particulièrement riche ». À l’heure où cette dernière s’abreuve aux tuyaux du virtuel, à des sources visuelles, on en oublierait presque cette remarque du médecin philosophe François Dagognet, auteur de La Peau découverte (Les Empêcheurs de penser en rond) : « L’empreinte de la peau est ineffaçable. »
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" Nous nous sommes revus, plusieurs fois. Je la trouvais délicieuse. Tout s’annonçait sous les meilleurs auspices, jusqu’au moment où nous sommes passés au lit. Sa peau, sa manière de me serrer frénétiquement, ses caresses m’ont tétanisé. L’odeur aigrelette de son épiderme, sa texture, son grain m’ont glacé. Rien en elle ne me plaisait. Je ne comprenais pas mes réactions, car c’est une belle femme. J’ai réussi à faire semblant, mécaniquement. Je me suis concentré sur son plaisir à elle. » Ensuite, tout est devenu compliqué. Enferré dans son rejet, voire dans un léger dégoût, Pierre raconte qu’il faisait tout pour éviter les rapports sexuels. "
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