Le 1er janvier, la consommation et la vente de cannabis devenaient légales dans l'état du Colorado – elles le seront bientôt dans l'Etat de Washington. S'il s'agit d'une première mondiale en termes de légalisation, d'autres pays autorisent une consommation thérapeutique, voire tolèrent la détention et ou la vente du cannabis ; une substance psychotrope qui reste bannie dans la plupart des pays.
Le Président Obama lui même a minimiser l'addiction au cannabis en avouant en avoir consommé dans sa jeunesse.
En Uruguay, la légalisation du cannabis devrait être réservée aux Uruguayens et aux résidents permanents. Les décrets d'application de la loi, votée en décembre 2013, sont attendus pour le second semestre de 2014. Les usagers, qui devront être inscrits obligatoirement sur un registre, pourront acheter 40 grammes par mois, ou planter de la marijuana chez eux ou par le biais de clubs de consommateurs.
Dépénalisation ou tolérance
Aux Pays-Bas, possession, achat et culture ne sont pas légaux, mais tolérés et réglementés depuis 1976. La vente est autorisée dans les coffee shops.
En 2001, le Portugal a dépénalisé la possession de petites quantités de drogues. L'acquisition et la détention des produits stupéfiants est tolérée en cas de consommation personnelle et en faible quantité.
L'Espagne également ne reconnaît pas comme un délit la possession ou la consommation de cannabis, sauf dans les lieux publics. En République tchèque, la détention de petites quantités de drogues a été dépénalisée depuis 2010. Dans d'autres pays d'Europe, la détention est décriminalisée mais reste pénalisée, et les sanctions sont plus clémentes pour les simples usagers.
Autorisation dans un cadre thérapeutique
De nombreux pays et états autorisent l'utilisation thérapeutique du cannabis, sous forme de médicaments : Allemagne, Belgique, Suisse, Israël et plusieurs états des Etats-Unis ou du Canada.
En France, un seul médicament dérivé du cannabis, le Sativex, sera autorisé. Il devrait arriver sur le marché en 2015 et sera vendu à quelque 1 000 patients souffrant de sclérose en plaques.
Avec 39 % des 15-16 ans ayant expérimenté le cannabis, la France arrive en tête en Europe. Comment cela s'explique-t-il ?
Pour comprendre pourquoi nous en sommes là, il faut explorer bien des pistes. D'abord, la France est cosmopolite. C'est un brassage de populations dans lequel chacun est venu avec sa culture, notamment du Moyen-Orient, du Maghreb et d'Afrique. Le cannabis, même s'il n'est pas comme le vin ancré historiquement dans sa culture, fait partie des apports dont la France est le réceptacle. De plus, l'Hexagone est coincé entre deux vastes zones de consommation et de commerce. Le Maroc et les Pays-Bas.
Il faut ajouter une piste sociétale. Dans ce pays de débats, le cannabis est un point de clivage politique, comme la peine de mort ou le mariage gay. En fonction de sa position - pour ou contre la dépénalisation -, on est situé à gauche ou à droite. Mais le fait que ce produit soit intéressant pour le débat d'idées empêche de trouver une position consensuelle.
Le clivage date de l'après-Mai 68. Le cannabis est alors élu comme un produit qui permet une certaine liberté, et de flirter avec l'interdit en contestant l'ordre établi, mais sans le détruire.
Pourquoi certains pays réussissent-ils à faire baisser la consommation, et pas la France ?
La France doit faire face à une organisation mafieuse très solide, au retour de toutes les drogues, à la poussée monstrueuse des drogues de synthèse. Il faut néanmoins reconnaître qu'il n'y a pas de politique claire concernant le cannabis. On se contente de rappeler que la consommation est illégale - si la loi de 1970 était appliquée, il faudrait 100 prisons de plus -, ce qui constitue un signal de banalisation. En Espagne ou aux Pays-Bas, la loi est plus souple, mais appliquée. Cela me semble davantage efficace.
Des politiques se prononcent pour la dépénalisation, alors que des psychiatres multiplient les messages d'alerte...
Le Président Obama lui même a minimiser l'addiction au cannabis en avouant en avoir consommé dans sa jeunesse.
En Uruguay, la légalisation du cannabis devrait être réservée aux Uruguayens et aux résidents permanents. Les décrets d'application de la loi, votée en décembre 2013, sont attendus pour le second semestre de 2014. Les usagers, qui devront être inscrits obligatoirement sur un registre, pourront acheter 40 grammes par mois, ou planter de la marijuana chez eux ou par le biais de clubs de consommateurs.
Dépénalisation ou tolérance
Aux Pays-Bas, possession, achat et culture ne sont pas légaux, mais tolérés et réglementés depuis 1976. La vente est autorisée dans les coffee shops.
En 2001, le Portugal a dépénalisé la possession de petites quantités de drogues. L'acquisition et la détention des produits stupéfiants est tolérée en cas de consommation personnelle et en faible quantité.
L'Espagne également ne reconnaît pas comme un délit la possession ou la consommation de cannabis, sauf dans les lieux publics. En République tchèque, la détention de petites quantités de drogues a été dépénalisée depuis 2010. Dans d'autres pays d'Europe, la détention est décriminalisée mais reste pénalisée, et les sanctions sont plus clémentes pour les simples usagers.
Autorisation dans un cadre thérapeutique
De nombreux pays et états autorisent l'utilisation thérapeutique du cannabis, sous forme de médicaments : Allemagne, Belgique, Suisse, Israël et plusieurs états des Etats-Unis ou du Canada.
En France, un seul médicament dérivé du cannabis, le Sativex, sera autorisé. Il devrait arriver sur le marché en 2015 et sera vendu à quelque 1 000 patients souffrant de sclérose en plaques.
Avec 39 % des 15-16 ans ayant expérimenté le cannabis, la France arrive en tête en Europe. Comment cela s'explique-t-il ?
Pour comprendre pourquoi nous en sommes là, il faut explorer bien des pistes. D'abord, la France est cosmopolite. C'est un brassage de populations dans lequel chacun est venu avec sa culture, notamment du Moyen-Orient, du Maghreb et d'Afrique. Le cannabis, même s'il n'est pas comme le vin ancré historiquement dans sa culture, fait partie des apports dont la France est le réceptacle. De plus, l'Hexagone est coincé entre deux vastes zones de consommation et de commerce. Le Maroc et les Pays-Bas.
Il faut ajouter une piste sociétale. Dans ce pays de débats, le cannabis est un point de clivage politique, comme la peine de mort ou le mariage gay. En fonction de sa position - pour ou contre la dépénalisation -, on est situé à gauche ou à droite. Mais le fait que ce produit soit intéressant pour le débat d'idées empêche de trouver une position consensuelle.
Le clivage date de l'après-Mai 68. Le cannabis est alors élu comme un produit qui permet une certaine liberté, et de flirter avec l'interdit en contestant l'ordre établi, mais sans le détruire.
Pourquoi certains pays réussissent-ils à faire baisser la consommation, et pas la France ?
La France doit faire face à une organisation mafieuse très solide, au retour de toutes les drogues, à la poussée monstrueuse des drogues de synthèse. Il faut néanmoins reconnaître qu'il n'y a pas de politique claire concernant le cannabis. On se contente de rappeler que la consommation est illégale - si la loi de 1970 était appliquée, il faudrait 100 prisons de plus -, ce qui constitue un signal de banalisation. En Espagne ou aux Pays-Bas, la loi est plus souple, mais appliquée. Cela me semble davantage efficace.
Des politiques se prononcent pour la dépénalisation, alors que des psychiatres multiplient les messages d'alerte...