Hymar a écrit:
Flavius,
Je reprends mon msg d'hier soir car j'ai répondu trop hâtivement et de manière désordonnée.
En premier lieu, je ne vois que l'envie de conquêtes de marchés du lobby " Grandes surfaces " contre celui " Pharmaceutique " très bien installé voire trop.
Maintenant il faut distinguer leurs motivations, pour l'un ce n'est que produits de plus à commercialiser et qui
ne tient aucun compte des incidences de ces produits, pour l'autre la connaissance des composants leur
permet de prodiguer conseils et même d'aller à contrario d'un avis médical.
Ce qu'il faut aussi savoir c'est que la pharmacie telle qu'elle est aujourd'hui dépend pour beaucoup de la chimie
( fine et commune ) qui élabore les principes actifs qui sont ensuite traités en unités pharmaceutiques.
Ceci nous entraînant sur le sujet des laboratoires, je reviens sur votre question.
- Aucun médicament n'est innocent car chaque individu aura ses propres réactions, risque de variations
de tension avec le " Dolirhume " qui est vendu sans ordonnance en officine par exemple.
- Risque d'abus des patients par auto-médication désordonnée.
- Incompétence des employés qui en auront la charge de distribution, imaginez-vous avoir un pharmacien
entre les gondoles et ceci dans chaque magasin.
Vous pouvez donc en déduire et vous aurez parfaitement raison que je suis contre et pour le coup je
continuerai à soutenir cette corporation car le marché de la santé n'est pas celui de fruits et légumes
qui eux peuvent vous rendre malade et vous aurez besoin des précédents.
Hymar
Bonsoir Hymar,
Pour que les choses soient claires, je dois vous dire que d'une part, je connais que peu choses en ce domaine , encore que dans ma famille on trouve quelques pharmaciens en officine, et que d'autre part, je n'ai pas d'à priori sur le sujet. J'en suis au questionnement.
Pour autant, cela se déjà en Italie. Je prends l'Italie à dessein parce que c'est récent, je crois, et qu'elle se trouve dans l'Europe, contrairement à d'autres pays anglo-saxons qui connaissent le phénomène depuis pratiquement toujours.
D'abord, pour ce qui concerne l'Italie, on note une diminution du coût des médicaments de 26%. Par contre on ne note absolument pas une augmentation de la consommation, pas plus qu'on enregistre d'accident particulier par la prise anarchique de produits.
Je vous rappelle que c'est la France qui détient la première place mondiale d'anti dépresseurs et plus généralement en matière de consommation de médicaments.
Maintenant il était prévu que les grandes surfaces aient un rayon tenu par un pharmacien diplômé.
Enfin si je prends mon cas personnel, je remarque que, d'une pharmacie à une autre, les médicaments ont des coûts différents et que je n'ai jamais vu un pharmacien me prodiguer des conseils particuliers sur une prise de médicaments, pas plus que j'en ai vu me refuser plusieurs boîtes de médicaments pour le même mal. Je veux dire par là que la profession a là aussi évolué. Les pharmaciens se conduisent de plus en plus en épiciers, car leur marge ne se fait pas sur les médicaments, mais sur le para-médical. Le pharmacien acceptera de passer plus de temps pour vendre un shampoing pour bébé que sur une boîte de doliprane, même si cette dernière présente des incompatibilités. Et pour cause, sa marge se fera sur le shampoing et non sur le doliprane.
Je n'ai pas encore fait ma religion sur ce sujet. Mais regarder ce qui se passe autour de nous, me paraît être une chose que nous ne faisons pas assez. Et je dois dire que si la Sécurité Sociale pouvait faire une économie de 26%, sur ses dépenses, ça serait une bonne chose en ces temps difficiles. J'avoue que j'ai toujours préféré la concurrence au monopole fût-il celui d'une corporation.
Maintenant, si je devais défendre les pharmaciens, je ne retiendrais pas forcément vos arguments. Il y en a un selon moi qui supplante tous les autres : dans certains villages, la pharmacie représente le dernier lien social existant avec le médecin. Et ça c'est à mon sens le plus important.