C'est le dernier « coup » des opposants à la supposée « théorie » du genre : suivant les recommandations de Farida Belghoul, ancienne figure de la lutte des "Beurs" des années 1980, devenue proche du militant d'extrême droite Alain Soral, des dizaines de parents ont retiré, lundi 27 janvier, leurs enfants de l'école pour protester contre "l'enseignement obligatoire de la théorie du genre" dès la primaire.
Peillon dément tout enseignement du "genre" à l'école. Une vaste opération d'intox, qui repose sur des fantasmes de plus en plus répandus.
Il existerait une "idéologie du gender" pour imposer de force "une société basée sur les orientations sexuelles qui deviennent le fondement du droit et de l'égalité".
Les anti ont réussi assez brillamment à amalgamer deux notions très différentes. Il y a d'un côté les "gender studies", issues des Etats-Unis, qui sont un paradigme universitaire : dans les années 1960 et 1970, plusieurs chercheurs ont étudié les raisons des inégalités hommes-femmes, dont ils ont fait un matériau d'études. En réalité, ces "gender studies" se traduisent par "études sur le genre", et sont donc une discipline universitaire, en aucun cas une idéologie ou une théorie politique. D'autant qu'au sein de ce courant universitaire les oppositions sont vives.
En fait il n'y a aucune idéologie cherchant à s'imposer en ce domaine. Juste un véritable besoin de nuire et de déstabiliser la société française.
Mais le véritable problème, selon moi, ne réside pas dans ce genre d'allégations stupides qui vont rapidement se dégonfler comme une baudruche, mais l'impact sur les consciences que peut représenter ce nouveau vecteur d'information et de désinformation qu'est internet. Combien de temps encore va -t-on devoir subir cette dictature impalpable et souvent sans signature, mais pouvant atteindre en quelques secondes, des millions de Français, faire des dégâts considérables, sans que l'on puisse intervenir à priori ? Ce véhicule magique peut devenir à terme une menace pour la république si l'on ne sait pas en maîtriser la conduite.