Merci à toutes celles et ceux qui suivent mon périple. Je ne saurai les nommer tous de peur d’en oublier. Même Panda qui est resté lui, sur une Amérique mythique.
Après une nuit pour le moins passable, compte-tenu du tour de cadran que nous nous sommes appuyés la veille, nous nous révéillons avec un temps splendide, digne d’un temps californien. Le soleil commence déjà à nous réchauffer le corps comme pour se faire pardonner les tours de cochon qu’il nous a joués à Frisco. Nous nous enfournons un petit déj copieux de bonne grâce et chose encore plus agréable, ma douce et tendre semble d’excellente humeur. Comme quoi le temps joue quand même sur notre humeur. Mais cela durera t-il ?
Cela fait, nous nous dirigeons vers le desk de l’hôtel. Un gaillard coupe en brosse réglementaire, bâti façon marine nous décroche un sourire à se décrocher les mâchoires, suivi d’un sourire, d’un morning qui aurait fait fureur dans une publicité de chewing-gum. Je jette un regard inquiet à mon ministre des finances, et nous nous sommes parfaitement compris : le G.I. Investit pour un prochain pourboire, pourboire qu’il subodore conséquent. Nous nous enfuyons vers le garage où notre voiture est garée, de peur que le marine ne fasse monter les enchères.
Alors là mes enfants le Parc Yosemite un tout e que l’on voudrait voir, apprécier et ressentir dans un espace immense mais toutefois limité. On a le sentiment que toutes les beautés naturelles du monde se données rendez-vous à cet endroit. Tous les sommets sont bien enneigés et enserrent un lac d’émeraude dont les éclats offrent une grande diversité de couleurs vertes. Au cœur de la Sierra Nevada, ces pics, ces dômes de granit, ces rivières, ces lacs, ont été façonnés par des millions d’années d’élements climatiques divers. Des séquoïa géants, une faune, une végétation rare, des mamifères et des cascades qui dévalent des tonnes d’eau dans un bruit assourdissant font que le park est classé comme patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1984.
C’est beau hein ? Mais quel menteur je ferais si d’aventure je vous disais que j’avais parcouru le park sur les kilomètres de randonnées qu’il offre ! Malheureusement il en fut tout autre.
Revenons au G.I. du desk. Alors que je lui demandai quel était le meilleurs accès au park et comment m’y rendre, c’est la mine déconfite qu’il m’apprend que le park est close, car les chutes de neige de ces derniers mois et le dégel causé par temps magnifique l’ont rendu impraticable. Sa mine était peut-être déconfite, mais la nôtre ne valait pas mieux. Nous lui demandons dépités, quel site nous conseille-t- il de visiter, faute de Yosemite Park ? Et là, je vois sa bonne mine d’Américain, pour qui il n’y a pas de poblème, mais que des solutions, s’éclairer. Il sort un plan et m’indique Twin-Lake. Va pour Twin-Lake. Mon épouse ne semble pas trop affectée par cette annonce. Je réfléchis un brin et je pige rapido. Madame se dit que cela sera toujours ça de moins à marcher. Et bien je peux vous dire que l’on a pas été déçu de cette déconvenue. Cela valait vraiment le coup. Des chutes nous en avons vues, les montagnes enneigées étaient bien là, et les lacs jumeaux aussi. Les Américains y viennent pour pêcher le week-end. Beaucoup de résidences -villages au milieu des bois, un camping et des gardes forestiers sillonnent cette immense étendues pour surveiller, plus les campeurs et autres amateurs de barbecues, que les ours qui peuplent ces forêts. Des panneaux rappellent les mesures à prendre en cas de mauvaise rencontre. Nous avions amenés quelques fruits que nous entamons et ma femme me fait remarquer un pic-vert. Je ne sais pourquoi une image me traverse l’esprit, celle d’un certain Woody qui sévit sur des News et des Lettres.
Pas de peau, pour Madame Flavius, elle fera quand même ses 7 km qui nous séparent de la voiture.
1H30, nous décidons de nous substanter. Une salade façon régime devrait faire l’affaire. Le petit déj fut copieux et les fruits déguster dans le park, nous ont quand même bien aidés à tenir le coup. Après une quinzaine de restos, dont les menus ne nous convenaient pas ou les prix nous paraissaient exorbitants, il faut dire que Mammoth village est une station de ski renommée, nous trouvons un saloon de bois parfaitement intégré à l’environnement. Nous commandons deux salades, pas Cesar, mais du même tonneau. Et la serveuse y allant de son sourire à 4,95, demande à ma femme quelle capacité la salade. Je vais pour répondre une small, quand mon épouse lui envoie : a large one. La serveuse partie, ma chère et tendre de me rappeler que j’étais un radin et qu’ici, il n’y a jamais en quantité suffisante. Ils nous arnaquent sur la quantité.
La serveuse revient avec deux saladiers immenses. On peut dire que chez eux, quand c’est large, c’est large. Je jette un regard en coin à ma femme et souris. Oh ça va me dit-elle avec sa merveilleuse mauvaise foi. Je ne pouvais pas deviner. Que répondre à cela. Tu vois tu es tombée sur des Ricains qui ne font pas d’économie sur la salade. Bien entendu, on a laissé la moitié du saladier.
La serveuse, avant même qu’on lui demande le récept (l'addition), se ramène avec cette derière. Elle nous dit à voix basse, un peu comme si elle allait nous raconter une histoire cochonne que les enfants ne doivent pas entendre, que le pourboire est inclus dans le montant. J’y jette un œil et en effet, la blondasse s’est pris d’autorité ses 18%. On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Je me demande si tout cela est très légal. En général, je laisse 10 ou 12%. Mais comme dit ma femme je doit-être radin. Un petit tour dans la station et nous nous rentrons. Mais j’ai quand même pu me venger. Alors que ma femme regardait la route, fatiguée par la ballade, elle me dit, tout à coup: tu as vu ? Vu quoi ? Et bien les deux biches sur le bas côté, là sur le talus et le dindon et un écureuil traverser la route, juste devant la voiture.- Mais moi je n’ai rien vu. Tu dois être vachement fatiguée. Tu as abusée sur la salade. Ah, ah, mais oui, c’est ça, un dindon et un écureuil discutant du prochain derby en traversant la route. - Oui t’as raison, j’ai dû le rêver. J’avoue que je commençais à fermer les yeux.
En fait c’était parfaitement exact. Le dindon, l’écureil et les deux biches. Ça aurait pu débuter une fable de ce cher La Fontaine. Mais je n’allais quand même pas laisser une amie des bêtes comme ma femme, dans l’erreur. Je le lui dis en rentrant à l’hôtel. Idiot me répondît elle. Tu veux me faire passer pour folle ? Non pour une dévoreuse de salade.
J’ai oublié de vous dire que dans plusieurs quartiers de San-Francisco, les fils électriques et maintenant ceux d’internet, ne sont pas enfouis. C’est très laid, et on se croirait à Bangkok.
Bon demain, nous nous dirigerons vers la Death Valley. Ça ne sera qu’une visite, et j’espère pas une résidence à vie...