Flavius a écrit:
Vous avez raison. Un sentiment ne se contrôle pas. Mais celui-ci me semble, quant à moi, si extraordinaire, qu'il éveille en moi quelques doutes sur sa motivation.
Et puis, est-ce vraiment un sentiment ? La haine en est un. Mais ne pas avoir ma haine, n'en n'est pas. C'est est une démarche ayant une base réfléchie. Donc contrôlable. Disons que c'est un choix délibéré de ce monsieur, choix que je respecte, mais qui n'entre pas dans ma culture. C'est tout.
A mon avis, le fait de
ne pas avoir de haine en général ne résulte pas forcément d'un choix délibéré.
Si un sentiment ne se "commande" pas, un défaut de sentiment ne se commande pas obligatoirement non plus.
Si on est d'une humeur particulièrement condescendante, on peut très bien concevoir cette absence de sentiment comme une incapacité voire, pourquoi pas, une infirmité.
En revanche, dans le cas qui nous occupe, c'est la formulation précise du titre, avec son emploi du futur, temps (parfois) de la volition et du projet, qui clame haut et fort qu'il s'agit bien, comme vous le dites, d'un choix.
La formule se veut séduisante, comme tous les paradoxes. Pourquoi
paradoxe ?
1) parce qu'on voit bien qu'elle se moule,
a contrario, sur d'autres formules comme
vous n'aurez pas mon pardon / ma pitié / mon respect / mon estime.2) parce que
, par voie de conséquence, ce
vous n'aurez pas prend l'aspect d'une rebuffade, ce que semble démentir le dernier mot.
Bref, ce n'est qu'une formule et je ne suis pas sûr qu'il faille lui accorder une importance excessive. Pour ma part, si j'ai pu être séduit a priori par le titre, c'est le contenu du livre qui m'a touché. Notamment son amour pour son fils, qu'il est condamné à élever seul, et avec lequel il communie dans l'amour de la mère défunte...et de la Vie.