Bien, sur ces entrefaits maritimes, nous sommes à Bryce Canyon. Pourquoi épiloguer ? Il suffit de regarder la photo éditée par Jacot pour comprendre et peut-être ressentir le spectacle qui s’offre à nous.
Alors saviez vous qu’en Amérique aussi on peut crever un pneu ? Et bien c’est ce qui nous est arrivé. Heureusement, nous étions à l’hôtel. Nous sortons du Best Western Plus (un hôtel plus que parfait) pour charger les valises dans le coffre. Et ce que je redoutai est là, devant moi. Un pneu plus plat que la retraite des vieux. C’est la panique. Ce n’est déjà pas agréable dans son bled, mais à l’étranger...
Je rentre à l’hôtel, m’explique avec le responsable du desk, un indien de souche comme dirait Stirn, d’un calme à désarmer le plus furieux. Je lui explique mon problème. Il me toise fièrement et me demande : how I can help you sir, dans un anglais d’Oxford à faire pleurer les ploucs du coin. - Le voyant si amène, je lui dis que c’est bien aimable de sa part, et lui propose de téléphoner pour moi à l’assistance technique de la voiture de location, étant passablement énervé. Et je crains que mon anglais ne passe pas à travers le combiné. Il s’exécute de bonne grâce en me rassurant. Ma femme me rappelle que, pour une fois, j’ai eu la bonne idée de prendre une assurance majorée, et que ça serait bien de la faire jouer.
La personne au bout du fil semble bien lunée et demande à l’indien réceptionniste mon n° de permis de conduire. Le Navarro me le demande. Et là, tout à coup, je pressens que les éléments sont contre moi et qu’ aucun grand sorcier ne pourra me sortir de cet enfer. Oui, parce que la chaleur, elle, se porte à merveille. On sue de tous les orifices, et l’angoisse empirant, n’arrange rien. Je cherche partout : rien. Nadia. Je vous ai dit que j’étais étourdi. Et bien je n’ai pas menti. Je fouille mes poches, accuse ma femme de ne plus savoir où elle met met mes affaires, de retour, elle m’envoie me faire pendre, et ça dure, et ça dure devant Aigle noir impassible qui finit par essuyer quand même ses lunettes. J’’ai honte et pas de trou de souris où me cacher. Il faut imaginer la scène. La queue s’allonge devant le desk, et le manager, au téléphone discute avec une personne du service technique pour tenter de m’aider. Puis trouvant le temps un peu long, il demande tout bonnement aux gens qui attendent de bien vouloir s’asseoir. Rehonte.Et les gens de s’exécuter calmement. Nous sommes gênés un max. Et d’un seul coup je réalise, oh my god que dans ce larfouillet où réside mon permis de conduire, réside aussi ma carte visa. Justement celle avec laquelle j’ai fait mes réservations sur le net. Et comme vous le savez, je ne peux utiliser dans les hôtels uniquement celle-ci...Même le cash, certains hôtels le refusent. Alors là c’est la big cata. Si elle le pouvait, mon épouse m’atomiserait. Je vais à la chambre, j’en reviens, Nadia. On refait les valises, Nadia. Et le sachem, toujours au téléphone à faire patienter son interlocutrice.
Puis ayant fumé le calumet de la paix àavec mon épouse, cette dernière me dit : calmons nous et réfléchissons. Tu as payé l’hôtel avec ta carte. J’ai même vu que tu avais quelque difficulté à la sortir de ton porte-monnaie. Exact retrorquai-je. Bon ensuite, qu’as-tu fait ? Et bien avant d’aller au spa et à la piscine, j’ai réuni quelques papiers pour les ranger dans la chemise. Très bien. Où est cette chemise ? Ben dans la valise. Et que je t’ouvre pour la quinzième fois cette maudite valise, me précipite sur cette dernière et que vois-je ? Mon porte-monnaie qui s’ennuyait à mourir. J’embrasse ma femme et me rue sur les dernier des Mohicans avec mon permis à la main. Je crois avoir entendu à ce moment-là une rumeur de soulagement de la part de la file d’attente dont les membres avaient compati à mon malheur. Le grand petit homme, fidèle à sa culture, esquisse un sourire. Enfin la discussion téléphonique se termine sur un ok, ils vont attendre à l’hôtel. En effet, pour attendre, on a attendu 90 minutes. Quant à notre indien préféré, il a refusé fièrement tout pourboire en me disant qu’il n’avait fait que son boulot.
Je me sens déjà mieux, suffisamment pour prendre du recul sur ce qu’il vient de se passer. Personne n’a moufté durant tout ce temps. Une telle situation, est impossible en France. Il y a longtemps que le pingouin du desk m’aurait poliment autorisé à aller me faire pendre ailleurs, prétextant que ce n’est pas son métier de jouer les saint-Bernard. Je crois sincèrement que les gens sont foncièrement gentils avec les touristes par ici.
Le dépannage c’est bien passé. Tout était pris en charge. Le camion est arrivé, un ours brun en est sorti et m’a placé la roue de secours, puis m’a dirigé sur un garagiste spécialiste des pneus. Ce dernier était charmant et cinq minutes plus tard, nous repartions avec une voiture et ses quatre roues.
Curieux, je rencontre de plus en plus de mormons depuis que Clymène les a évoqués.
Tiens nous avons mangé chinois. Là encore, la serveuse et le serveur sont venus cinq fois à notre table pour nous demander si nous ne manquions de rien et si le repas nous plaisait. Question réception des tourisme, je crains que les Français aient encore beaucoup apprendre. Des toilettes clean, une tinette hygiénique et un pancarte sur la. Porte : le personnel est prié de se laver les mains avant. De regagner la salle-à-manger.
Même ici, dans cette petite station, les commerces cherchent à employer. Si vous chercher du boulot, ici il y en a à tous les coins de rue. À propos des rues, pas d’autouroutes à casquer. Que du quatre voies.
Et je peux vous dire que mêmes les routes de montagnes sont entretenues.
Ici, quand on refait une route, on ne barre pas pendant des mois la route. On pratique la circulation alternée. Et à cet effet, quand c’est à votre file de passer, vous devez suivre la camionnette pilote qui règle automatiquement votre vitesse. Elle vous accompagne jusqu’au moment où les travaux s’arrêtent. Ainsi, pas d’accident et un trafic ininterrompu sur cette route.
Voilà pour aujourd’hui. Ce soir nous avons repéré un resto où se produira un orchestre de country. Au pays du cowboy, on n’avait pas le choix. D’ailleurs, des centaines westerns ont été tourné ici.
Bonsoir les petits gâtés.
Dernière édition par Flavius le Sam 12 Mai 2018 - 14:45, édité 1 fois