Flavius a écrit:Bien, en fait de Losse-en-Gelaisse, nous sommes arrivés ce matin à Monument Valley.
Toujours cette immensité qui nous rend si minuscules ! Ces rochers rouges nous suivent tout au long de notre route. Une vrai machine à remonter le temps. Celui de du Far-West, de ses cow-boys et des indiens, des forts perdus au fin fond de l’Arizona. On imagine ces embuscades et ses chevauchées endiablées...
À propos d’indiens, à mon avis, ce que peu de gens remarquent, c’est que tout le territoire navajos est clôturé sur des centaines et des centaines de kilomètres. On se demande comment ils ont pu clôturer autant de terrains. Et je peux vous dire que personne n’y rentre sans leur permission. De l’Utah à la virginie en passant par l’Arizona, ce sont des milliers de Navajos qui exploitent, les casinos, les commerces, les stations d’essence, les entrées de parcs, les hôtels, etc. On ne peut pas dire qu’ils soient malheureux. Une partie de l’argent qu’ils gagnent, va à ce qu’ils appellent la compagnie, en fait la tribu qui organise leur sécurité avec leur shérif et redistribue tout ce qui est d’odre social, éducation, santé, etc ; l’autre partie est pour eux.
Il semble qu’ls aient eux aussi adopté le régime américain. Ils comptent beaucoup d’obèses parmi leurs membres. Par ailleurs il est interdit d’apporter et d’offrir de l’alccol sur le territoire.
Nous arrivons donc à Monument Valley. Mon pass pour les parcs nationaux n’est pas valable, car bien entendu, celui-ci appartient aux Navajos. Je fais marcher ma banque et nous entrons. Je promets à ma femme, que là nous prendrons un guide. Pas question de marcher. D’ailleurs les pistes sont faites pour les véhicules, pas pour les randonneurs. Beaucoup d’endroits sont interdits à ceux qui n’ont pas de guides. Notamment les endroits habités et les lieux de cérémonies. Vous ne risquez pas de ne pas trouver de guide. Ils sont des dizaines à vous alpaguer pour vous proposer vos deux heures de balade entre les étroits canyons. Tout est énorme ici. J’entraine mon épouse vers une squaw plutôt gironde, au sourire évocateur. Comme dirait Jacot, Moiself et le jeune Pasta, quand on à le choix...
Je lui demande son prix. Pour les deux me dit-elle ? Je regarde ma femme et lui réponds, un peu gêné ben oui. On ne va pas la laisser là. Elle rigole. Ma femme un peu moins. Cette dernière trouve que, curieusement je n’ai pas barguigner comme je le fais souvent. Et tiens attrape ça sous la casquette.
On monte dans le véhicule. Ça. Remue sauvagement à l’arrière. On dirait des pantins désarticulés qui trésautent sur leur banquette en bois. Le mal au dos et au cul, ne s’arrangent pas avec ce genre de thérapie. La demoiselle nous parle de chaque lieu avec beaucoup de tendresse. On sent qu’elle aime sa culture, qu’elle y est attachée et d’ailleurs lorsque l’on croise d’autres guides, c’est en indien qu’elle s’exprime. Je ne vais pas vous ressortir toute la magnificence des lieux. Chaque rocher porte un nom : qui de la chamelle, qui de l’arche du mocassin, de la fenêtre, ou de l’éléphant...Puis nous entrons là où les véhicules privés sont interdits : Un endroit où se pratiquaient autrefois des cérémonie religieuses avec ses immenses arches sur lesquelles on peu apercevoir des dessins d’animaux pratiqués à la pierre et datant de milliers d’années ; une autre avec une ouverture naturelle découvrant une larme bleue d’azur.
Elle nous conduit aussi chez une famille dont la mère travaille le coton au bâton à filer. Imaginez une sorte de yourte, mais en dur, recouverte de terre avec un toit en rondins de bois. À l’intérieur, une femme d’une quarantaine d’années est assise avec ces trois enfants, deux petites filles et un garçon, tout les quatre en costume traditionnel. Autour, des objets artisanaux colliers, bracelets, coûteaux, flèches, etc. Pour une fois, la femme les conçoit devant nous et l’on peut être sûr qu’ils ne viennent pas de Chine. Bon tout cela est très touristique me direz-vous. je sais. Mais bon, parfois il m’arrive de jouer le jeu. La mise en scène est tellement bien travaillée que cela mérite mes applaudissements.
Au lieu de cela je lui achète, ou plutôt ma femme lui achète un bracelet de turquoises. Il n’est d’ailleurs pas plus cher que ceux dont elle s’est fendue pour les cadeaux aux uns et aux autres. Pour elle, elle s’est soignée plus particulièrement. Bien entendu, elle m’a encore possédé en m’affirmant qu’ici, aujourd’hui, c’est la fêtes des mères. et j’ai dû y participer largement.
Puis notre charmante guide qui s’appelle non pas Natacha, mais Priscilla, nous enmène là où John Ford a fait tourner John Wayne.
Après avoir régler et salué ma squaw, les lèvres gercées par le soleil et le sable, avalé une bonne partie du sable rouge qui séjournait, je ne sais comment, dans ma bouche, (nous avons eu droit à une mini tempête de sable que nous a généreusement dispensé un vent pour le moins brutal, bien que chaud ) nous avons repris notre chemin. Ah oui, j’oubliai de vous dire que les parcs sont tous très bien entretenus pas un seul gobelet par terre. Les gens sont assez respectueux de leur parcs.
J’ai remarqué aussi que toutes les stations d’essence, sont remarquablement achalandées. On y trouve pratiquement de tout. De la nourriture aux tee-shirt, du café à de la lessive, des gourmandises à de la pâte dentifrice et des fruits. Pourtant, les prix restent raisonnables et comparables aux commerces de ville. Ce n’est pas tout à fait cela en France. Et puis l’avantage en Amérique, c’est que vous pouvez manger à toute heure. Et nous ça nous arrange. Avec les courtes étapes que nous faisons, en général une nuit, nous petidéjeunons ; puis nous nous rendons sur les lieux de visites ; nous avalons quelques chose vers 15h30 ; enfin nous mangeons un fruit le soir avec un thé. Cela me fait penser que ce matin j’aurais mieux fait de me taire. A
lors que je disais à Madame Flavius que je trouve qu’elle avait maigri grâce au régime Flavius, je me suis vu répondre : que c’était surtout grâce au régime radin que tu me fais subir oui ! Comme quoi les compliments, vrais ou faux ne sont pas toujours bien accueillis.Voilà pour ce soir. À demain, si vous le voulez bien. Nous serons alors à Grand Canyon.