J'ai l'impression que vous sous-estimez l'influence et le pouvoir de ceux dont je parle. Savez-vous que le gouvernement canadien a proposé un texte de loi (projet de loi C16) obligeant les locuteurs à utiliser, pour les personnes transgenres, le pronom personnel de la 3° personne par lequel elles souhaitent être désignées ?Flavius a écrit:
Je ne suis pas sûr que l'on puisse parler d'identité collective pour un groupe. Soit il est trop petit, soit circonstanciel, soit il ne s'inscrit pas dans le temps. La culture, c'est ce tout ce qui s'agrège autour d'une religion selon Malraux, et je ne suis pas loin de penser comme lui. Il n'y a pas d'identité sans culture et racines nationales. L'identité a besoin de références solides.
Comme vous le savez, ce qui se passe dans les universités américaines et que je connais bien, relève plus des modes se créant d'après un évènement donné, dans un temps donné, modes qui s'évaporent d'un seul coup, chassées par d'autres. L'ultragauche, le marxisme et tout ça reste très folklorique, même si leur expression peut devenir violents, sectaires, relèvent du niveau folklorique, même si ils peuvent faire des dégâts. Ces mouvements ne s'inscrivent jamais dans le temps. 1968 en France a imprégné les esprits et les conséquences sont encore présents aujourd'hui en France. Aux USA, ce n'est pas le cas.
Votre deuxième paragraphe est tout à fait exact et bien entendu je le partage totalement. On ne peut sérieusement comparer les deux histoires, les deux cultures. Le seul point de comparaison serait le goût du spectacle, jusqu'à l'outrance.
Vous supposez bien. Les foules sont l'ennemi des peuples - les peuples doivent considérer les individus - Mais la totalité des intérêts individuels ne font pas l'intérêt d'un pays.
Comme vous, je ne considère que la personne, quelle que soit la couleur de sa peau, de sa confession religieuse, de son idéologie. Je redoute les masses qui induisent l'anonymat et toutes les outrances. On peut parler avec les individus, alors qu'on parle aux masses.
Le projet a été pondu en 2017, je crois, mais je ne sais pas s'il a été encore voté. C'est plus que de la censure. La censure interdit d'utiliser tel ou tel mot ou propos. Ici, on oblige les locuteurs à se servir de certains mots sous peine de sanctions pénales. Avec ce projet, on est totalement dans les désiderata des LGBTQIA+ (l'acronyme peut être encore plus long, pour devenir une parodie de lui-même) et des snowflakes, souvent plus radicaux qu'eux-mêmes, qui soutiennent les trans (et tous les "opprimés" en général).
Quand je parle de pouvoir, le mot est mal choisi. Quoique... Certes, c'est à peine un groupe de pression, juste une mode, comme vous dîtes mais c'est une mode ravageuse qui essaime à travers l'Occident.
Vous vous souvenez du barbu qui disait "mais je ne suis pas un homme, monsieur. Vous me mégenrez -- oui, c'est comme ça qu'on dit -- et cela présage mal de nos rapports" ? On est en plein dedans.
Incidemment, nous sommes également en plein dans le thème de ce topic.