[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Orque dans la Seine : les premiers résultats de l'autopsie révèlent la présence d'une balle à la base du crâne
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Le 6 juillet 2022, dans un communiqué, la préfecture de la Seine-Maritime indiquait que les premiers résultats des analyses et de la "nécropsie" étaient connus.
On apprend ainsi que :
L’orque était une femelle immature de 4,26 mètres et de 1100 kg, qui présentait une mauvaise condition physique.
Son estomac était vide à l’exception de quelques griffes et vibrisses de phoque retrouvées, confirmant qu’elle ne s’était pas alimentée récemment.
Les analyses histologiques (menées sur les différents organes) ont démontré l’absence de lésions microscopiques significatives et d’inflammation ou d’infection systémique (c’est à dire d’affection globale, qui pourrait expliquer en soi la cause de la mort du cétacé).
Les examens et analyses menés n’ont pas confirmé le diagnostic initialement envisagé de mucormycose2.
Ils ont mis en avant la présence de Saprolegnia sp. sur la peau de l’animal : il s’agit d’un champignon commun présent en eau douce, qui ne peut être à l’origine du décès de l’animal.
On apprend que lors du nettoyage final des chairs du squelette par les équipes scientifiques du muséum d'histoire naturelle, une munition a été identifiée dans les tissus, à la base du crâne de l’animal.
La découverte de cette munition a été portée à la connaissance du procureur de la République de Rouen, qui déterminera les suites qu’il souhaite y donner.
Bien que la piste de la mucormycose ait été écartée, l’orque de la Seine, baptisée « Sedna », était extrêmement affaiblie.
Peut-être était-ce-ce dû à la présence de la balle dans son crâne…
Nous attendons la suite des résultats.
Selon la préfecture, les premiers résultats "amènent à privilégier l’hypothèse selon laquelle l’animal est mort d’inanition (état de faiblesse causé par le fait que l’animal ait cessé de s’alimenter), sans que l’origine ne puisse en être connue avec certitude."
Dans tous les cas, l’orque est une espèce marine protégée de plusieurs tonnes, il est extrêmement délicat et difficile d’intervenir sur des animaux aussi gros et dans un milieu que l’on maîtrise assez mal.
On le voit lors des tentatives pour désempêtrer une baleine : ce sont des procédures dangereuses exercées par des personnes chevronnées qui parfois risquent leur vie.
Comme le précise le Dr. Lori Marino dans notre vidéo du 20 juin dernier, une intervention dépend d’une multitude de paramètres (état de santé de l’animal, sa provenance, de l’individu lui-même, de la présence de la famille à proximité etc.).
En fonction de ces paramètres, on peut parfois envisager d’aider un animal en détresse en agissant directement mais parfois on ne peut que laisser l’individu suivre son cours (comme pour les cas de baleines à Montréal).
Dans le cas de Sedna, son état était tellement critique qu’il était clair que son destin allait être funeste et stresser davantage un animal en détresse en faisant quelque chose d’invasif " n'aurait pas été la bonne chose à faire ".
Il n’y a pas de réponse unique à ces situations mais la science vétérinaire évolue : elle sera toujours plus utile à l’avenir.
Comme nous avons vraisemblablement affaire à une cause humaine, des efforts doivent être déployés pour que ces situations ne se reproduisent pas.
Exercer une telle violence sur une espèce protégée est un crime. Hélas, la violence des Hommes est difficile à contenir mais nous nous devons de sensibiliser un maximum pour éviter ce genre de drames.
On n’est plus en 1931 où on avait joyeusement tué l’orque Ethelbert au fusil…
On est en 2022, on connaît les orques et ce genre d’acte est inacceptable.
Photo : Stéphane L'hôte / FTV
Source : France 3 Normandie