par cristaline Mer 9 Mar 2022 - 15:34
Guerre en Ukraine: un non-Ukrainien sur trois parmi les réfugiés en France
Par Jean-Marc Leclerc
Publié hier à 20:45, Mis à jour il y a 7 heures
2 millions de personnes ont quitté l’Ukraine.
Dans le flux des personnes recensées par les autorités, 30% sont des migrants d’autres nationalités, dont beaucoup d’Algériens.
Déjà plus de 5000 arrivées en France de migrants d’Ukraine depuis le début de l’attaque russe le 25 février. Un nombre «en augmentation rapide», affirme le premier ministre Jean Castex. Ils étaient «plus de 500», encadrés par des associations pour la seule journée de lundi, arrivés par bus, en provenance de Berlin notamment, mais aussi par train ou par avion. Il y a aussi tous ceux qui arrivent par leurs propres moyens dans les autres villes, aidés par leurs familles installées en France.
Sont-ils tous des Ukrainiens? Dans ce flux en expansion, 30 % environ sont des migrants qui se trouvaient en Ukraine au moment du déclenchement du conflit, selon nos informations. En clair: quasiment un réfugié sur trois n’est pas Ukrainien.
Les dernières arrivées intègrent plus de 7,5 % d’Algériens, 3,5 % d’Ivoiriens, 3,5 % de Marocains, 2,5 % d’Indiens, 2,5 % de Kirghizes, 2 % de Congolais, 1,5 % de Camerounais, 1 % de Pakistanais, mais aussi des Nigériens, des Chinois, des Guinéens, des Angolais. Beaucoup de francophones parmi eux envisagent de rester en France, où ils ont des attaches.
Une évaluation difficile
Trouve-t-on parmi ces personnes des migrants que la Pologne tentait de repousser en novembre dernier, à la frontière biélorusse, avec le soutien de Paris? Une chose est sûre: «La plupart des personnes qui étaient refoulées à l’époque ont pu passer depuis et la guerre a rebattu les cartes», confie un haut fonctionnaire à Beauvau.
Alors que 2 millions de personnes ont déjà quitté l’Ukraine depuis l’offensive russe, la France est bien en peine d’évaluer précisément combien de ces déracinés arriveront jusqu’à l’Hexagone.
Concernant les 5000 premières personnes recensées, Jean Castex assure qu’«un certain nombre d’entre elles sont en réalité en transit». Des discussions sont en cours avec Madrid pour laisser celles qui le veulent rejoindre les leurs en Espagne, où réside une importante communauté ukrainienne (112.000 personnes contre 18.000 en France avant le conflit). La SNCF compte affréter des trains pour faciliter l’opération.
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Une explosion des flux migratoires
L’Italie, pour sa part, ne totalise pas moins de 236.000 Ukrainiens sur son sol. Mais ces États voisins sont confrontés parallèlement à une explosion des flux migratoires venant du Sud: 80.000 arrivées depuis janvier par la Méditerranée et les Canaries, soit +77 % par rapport à 2021. Les négociations sur la répartition des migrants entre pays de l’Union seront âpres.
Paris, de son côté, doit réussir le transfert de nombreux migrants logés dans l’urgence à l’hôtel vers les résidences des familles d’accueil qui se sont signalées sur les plateformes internet dédiées. Selon Jean Castex, grâce à la mobilisation des Français, 10.798 places d’hébergement ont déjà été proposées: 5978 par des particuliers, 3683 par des collectivités et 1137 par les grands opérateurs d’hébergement. Un nombre suffisant?
Le dépôt des premiers dossiers pour l’octroi de la nouvelle protection temporaire destinée aux réfugiés ukrainiens (droit de travailler, couverture santé et 426 euros/mois) a commencé ce mardi. Les non-Ukrainiens arrivés dans le flux ne pourront y prétendre, sauf s’ils justifient d’un titre de résident en Ukraine.
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Justement je pensais à ces gens refoulés, il y a peu, à la frontière polonaise, et je pensais bien qu'il s'en trouverait parmi les actuels réfugiés...Plus ceux qui arrivent par le Sud....