Flavius a écrit:
Cher Vieux singe,
Je partage bien entendu votre analyse de cet entre-deux mondes en désordre. Nous sommes en effet à l'aube de changements profonds qui vont participer largement à notre façon de vivre de demain. Des économies qui ne pourront plus se nourrir d'une croissance qui les a jusqu'à présent alimentés ; des mœurs qui n'attendent pas la transformation des mentalités pour s'imposer, des alliances qui sont remises en question comme par exemple au Moyen-Orient et qui vont dicter les futures nôtres et, cerise sur le gâteau, une crise de confiance dans nos dirigeants et qui ne sera pas des moindres à juguler. C'est de ce maelström que va surgir un nouveau monde.
Maintenant, reste à savoir si cet accouchement se fera sans douleur ou si au contraire, il devra se faire aux forceps.
Pour ce qui me concerne, sans vouloir jouer les millénaristes, je pense qu'il se fera dans les souffrances et les pleurs.
J'ai me suis toujours attaché sur les divers forum, à exprimer cette notion qu'est la confrontation civilisationnelle à laquelle nous devons nous préparer et qui pour moi a déjà largement commencé. Mais quand je crie cela, j'ai le sentiment de le crier d'outre-tombe. Comme disait Pierre Dac, "les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu'elles concernent l'avenir." Mais en l'occurrence, j'ai le sentiment que l'avenir est en train de se conjuguer au présent.
Et ce qui me met hors de moi, c'est que nos hommes politiques continuent à s'inquiéter plus de leur plan de carrière que des intérêts bien compris du monde et plus précisément de la France. Tous ce que je dis là, bien entendu ils le savent. Mais que font-ils ? Ils élaborent des stratégies électorales.
Une qui est en train de naître et qui consiste à se placer au deuxième tour pour battre la "blonde" bretonne. Or tout le monde à compris que ce petit veinard deviendra président, même s'il s'appelle Aliboron.
Alors pour arriver à rassembler les gauches, les hommes de droite, commencent à édulcorer leur propos. On l'a vu lors de la prestation de Juppé qui fait tout pour faire oublier qu'il a été secrétaire général (de 1988 à 1994) puis président (de 1994 à 1997) du Rassemblement pour la République (RPR) et président de l'Union pour un mouvement populaire (UMP) de 2002 à 2004 et qu'à ce titre, il n'hésitait pas à avoir un discours de droite plus musclé, notamment sur l'immigration et la filiation dans le cadre du statut de la famille.
Une fois de plus ces pitres vont devoir sacrifier leurs convictions profondes, pour résumer, continuer à nous bercer et nous mentir pour perpétuer le désastre, pour satisfaire leur besoin inassouvi de pouvoir. Fi des intérêts de notre pays et de ceux qui le peuplent. En fait nous sommes gouvernés depuis bien des années par des centristes, des radicaux qui n'osent afficher leur véritable tempérament au nom d'une ambition personnelle.
Certes, nos élus ne sont pas "autres" que ceux qui les élisent, d'autant que leur vertu (petite vertu)est de bien représenter la société qui leur confie une mission de parler en son nom:rire-5:
Moi, je leur trouve au moins un intérêt, c'est qu'ils font un boulot que je n'aimerais pas faire
J'ai souvent travaillé près et pour des politiques de tous niveaux , de tous bords et de nombreux pays, et rien ne m'a tenté dans leur "mode de vie"
Mais en réalité, le vrai problème est à l'amont, l'évolution d'une société en vase clos. Là est le début d'une autre analyse, et pas seulement sur le sens et les limites de la démocratie comme remède ou cause de tous nos maux (et aussi nos mots)
Sujet qu'on pourra reprendre une autre fois, pour ne pas monter trop vite dans la brume des cimes.
Je partage aussi l'idée que quand une évolution se décale progressivement, ça finit toujours par des ruptures "un peu rudes"