cristaline a écrit:Perso, LV, en écoutant Benjamin Zander, (merci !) j'avais l'impression qu'il décortiquait la musique un peu comme le fait Jean François Zygel, pour montrer comment les simples notes deviennent, en effet, de la musique...
Dans ma gratitude perso : radio classique, qui a proposé hier un concerto de hautbois de Bach (BWV 1059 pour ceux qui seraient curieux) qui m'a fait connaître une jeune femme remarquable, Céline Moinet, hautboïste....De la musique pure ; tu oublies tout le reste, embouteillages, feux rouges et....covid !!!
D'accord sauf que le mot
décortiquer me semble un peu exagéré et, pour tout dire, presque péjoratif (mais je suppose que ce n'était pas ton intention).
Pour moi qui ai enseigné la théorie et l'analyse musicale dans mes cours de solfège pendant des années, ce qu'il faut bien comprendre c'est que, dans ce domaine, on enseigne au gens
ce qu'ils savent déjà plus ou moins intuitivement.
Je l'ai toujours fait dans cet esprit. D'ailleurs, moi aussi, je m'amusais à chanter ou jouer à mes élèves V-IV-III-II (dans le cas de ce prélude : si-la-sol-fa#) et leur demandait de finir la phrase. Presque sans exception, tout le monde chante la tonique (bien sûr, sans s'avoir qu'il s'agit d'elle ni avoir la moindre notion de ce qu'est une tonique ou une dominante).
Qu'est-ce que ça prouve ? Que, comme le dit Zander,
nobody is tone deaf. Dit autrement, tout le monde a le sens tonal.
Enseigner la théorie ou l'analyse, c'est, comme souvent, partir d'en bas, des profondeurs de l'instinctuel, des sensations intimes et ajouter une couche d'intellect, juste pour coller des noms sur les choses pour les identifier de manière plus fluide et plus rapide et les partager à l'aide d'un lexique commun...mais aussi, revers de la médaille, les réduire un peu.
Mais Zander, lui, ne les réduit pas. Au lieu d'inonder son public de mots ésotériques, il a recours à des métaphores. Ah, les métaphores ! Si nous ne les avions pas, nous aurions bien du mal à contourner les abstractions.