LV426 a écrit:
Désolé pour le off-topic mais ça, je ne pouvais pas passer à côté. Vous avez résidé à Bournemouth ? J'y ai passé presque tous mes mois d'août dans une famille d'accueil, toujours la même, entre 12 et 19 ans (de 1964 à1971 sauf 67) Mais vous, vous étiez déjà adulte, je suppose ? Sinon, nous aurions pu nous y croiser sans le savoir.
J'étais chez Mrs Allen, 120 Alma Road (on ne sait jamais, vous avez peut-être pris ma suite).
Bournemouth, c'était la première fois que je me rendais en Angleterre. je n'y ai résidé qu'une seule fois durant un mois. Et bien entendu je ne me rappelle pas le nom de ma logeuse qui était déjà d'un certain âge. Pas plus que je me rappelle de l'adresse. Ce que je sais, c'est que j'étais au bord de mer. La seule chose qui me vient à l'esprit, c'est ce sentiment de liberté que j''éprouvais car que pouvais enfin sortir le soir pour rejoindre mes potes, français, comme de bien entendu, faisant partie du séjour linguistique. Le point de rendez-vous était le Wimpy du coin, où de petites anglaises avaient le bon goût de nous rejoindre. Rien de mieux pour parfaire notre anglais. Les Beatles n'étaient pas encore connu en France, pas plus que les Rolling stones. J'avais ramené quelques disques, et j'en étais fier. Quelques rencontres aussi avec des Teddy boys, un souvenir moins agréable, et des bagarres dans des discothèques auxquelles on arrivait parfois à échapper.
Par contre j'ai des souvenirs plus précis, de mes séjours à Pool, non loin de Bournemouth. Je devais avoir 16 ans. Bien évidemment, la logeuse surveillait de près l'heure à laquelle je devais rentrer. En général permission de 11h00, avec un dépassement d'une demi-heure et une réprimande à la clé, réprimande que je faisais semblant de ne pas comprendre, ce qui faisait sourire la vieille dame.
Ma logeuse avait sa fille qui vivait avec elle. Une vieille fille, chignon et lunettes fines, dont je ne saurai dire si c'était par devoir, ou faute d'avoir d'avoir trouvé chaussure à son pied. Un danois blanc, nommé Prince, faisait aussi partie de la famille. Lauréat de je ne sais quel concours, sa photo et ses récompenses, trônaient sur tous les meubles du salon. La maison se trouvait face à une mer qui n'avait de cesse de se retirer au mauvais moment, laissant en fin d'après-midi des relents d'odeurs indéfinissables. Ces femmes étaient d'une grande gentillesse à mon égard et étaient aux petits soins avec moi. Bon à l'époque, la gastronomie française n'était pas encore la préoccupation première des Anglais. J'avais le droit tous les midis à ma viande bouillie et mes deux patates. Au fil des jours, je m'inventais des rendez-vous bidons à l'école de langues pour échapper au déjeuner. Par contre je ne loupais jamais l'heure du tea-time et ses gâteaux aux couleurs de contes de fée. Je devais avoir une quinzaine d'années à l'époque, et j'ai constaté que les petites anglaises de Pool valaient bien celles de Bournemouth. Le week-end, le fils, marié un enfant, venait voir sa mère et sa sœur. Je n'ai jamais vu sa femme. Elle ne devait pas s'entendre avec sa belle-mère ou sa belle-sœur, à moins que ne soit avec les deux. Le fils devait bien avoir une vingtaine d'années de plus que moi. On avait établi une sorte de complicité. J'aimais bien ce type. On allait au pub ensemble. Il me laissait conduire sa voiture, alors que je n'avais pas le permis, me faisant promettre de n'en dire mot à sa sœur. Quelque part, il devait s'ennuyer. j'y suis retourné durant trois ans. Ces femmes étaient très attentionnées et me reprenaient à chaque fois que je faisais une faute de prononciation. Avec elles j'ai fait de réels progrès en anglais.