Les candidatures de l'ancienne ministre Nadine Morano en tête de liste dans la région Est et de Jérôme Lavrilleux dans le Nord-Ouest avaient suscité un tir de barrage de la part de plusieurs ténors du parti, notamment Bernard Accoyer. " Le Parlement européen ne doit pas servir à recaser des anciens ministres battus aux législatives" dit-il sans rire ! Quant à M. Lavrilleux, directeur de cabinet de M. Copé, des fillonistes voulaient lui mettre des bâtons dans les roues pour se venger de son attitude lors de la lutte pour la présidence du parti, fin 2012.
Le cas le plus épineux aura en fait concerné Michèle Alliot-Marie. Les membres de la commission d'investiture se sont arraché les cheveux pour trouver un point de chute à l'ancienne ministre. Après avoir été annoncée aux municipales à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), "MAM" sera tête de liste aux européennes dans son fief du Sud-Ouest. Après trois années d'éclipse à la suite de sa démission du gouvernement Fillon en raison de ses déboires tunisiens, elle signe ainsi un retour en force.
Conséquence de ce jeu de chaises musicales : Alain Lamassoure, qui postulait également pour le Sud-Ouest, conduira finalement la liste UMP en Ile-de-France. Malgré le soutien d'Alain Juppé, le député européen sortant a dû changer de circonscription pour faire de la place à Mme Alliot-Marie.
Lamassoure un député européen compétent et qui sait de quoi il parle devra céder sa place de tête de liste à Mme Michèle Alliot-Marie qui connaît l'Europe comme moi le Vatican et que l'on tient à remercier certainement pour son conflit d'intérêt avec des biens familiaux en Tunisie.
On démontre une fois de plus aux électeurs que l'Europe sert à recycler les battus aux élections nationales. Peu importe leur compétences. Et après ces médiocres que les Français finissent par les exécrer. Ils ne pensent qu'à eux et se moquent des Français comme d'une guigne. On distribue les postes comme des bons points. C'est puérile et personnellement je n'éprouve que du mépris pour cette classe politique professionnalisée et sans envergure.
Alors que Guillaume Durand recevait l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino dans son émission co-diffusée par Radio Classique et LCI, ce dernier en a profité pour dire tout le mal qu’il pensait des dirigeants de l’UMP et de leur soutien à François Bayrou pour l’élection municipale de Pau. Guaino en a marre de ce parti qui fonctionne de manière "clanique", où "chaque clan et chaque écurie avancent ses pions", où "on se partage les postes dans le dos de tout le monde". "Qui ?", interroge Durand. "Copé, Fillon, Juppé. C’est extravagant, il faut que tout le monde le sache, et je vais l’écrire au Président Copé [...], pour renouveler le bureau politique, on se partage les postes entre partisans de Copé, de Fillon et de Juppé, auxquels on ajoutera accessoirement (sic) Bruno Le Maire et Xavier Bertrand, on file en douce une liste unique au conseil national pour qu’il l’avalise, et voilà ! Circulez, y a rien à voir !"
Guillaume Durand a soudain la bonne idée de lui causer de l’Aquitaine. Cela tombe bien, Juppé a l’air encore plus dans le viseur que Copé et Fillon. Cela continue de plus belle. "Alain Juppé a décidé d’emblée de soutenir François Bayrou. Je le dis aussi : les principautés indépendantes ont disparu de France depuis longtemps. Donc l’Aquitaine n’est plus une principauté, si mes souvenirs sont exacts, depuis le XVe siècle. Donc, il n’y a plus de duc d’Aquitaine." Quelques secondes plus tard, il lâche le morceau "moi, je déteste les postures en politique". Il poursuit sur le pacte de responsabilité, dont Durand lui fait remarquer que certains de ses amis l’ont approuvé : "ça les regarde, c’est une absurdité". "Ils ont approuvé le tournant", rétorque le journaliste. "Quel tournant ? [...] Y’a eu le CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi)".
Et Guaino de continuer son travail de démolition :"- comment le gouvernement en est arrivé cahin-caha à cette fameuse suppression des cotisations familiales" puis de conclure : "c’est n’importe quoi ! Ce qu’a raconté le Président de la République n’avait aucun sens."
À propos de la désignation d’Alain Lamassoure comme tête de liste en Ile-de-France pour les élections européennes, il dégaine : "C’est inacceptable !". Il ajoute "J’ai beaucoup de respect pour ses convictions fédéralistes, mais ça n’est pas du tout ma ligne politique [...] Le mettre en tête de liste conduit à faire incarner la ligne politique de l’UMP – parce que c’est quand même la liste la plus importante dans la région la plus importante – par quelqu’un qui a des idées aux antipodes de ce que pensent la plupart des militants de l’UMP, la plupart de ces élus et, disons-le, la plupart des Français ». Et puisque tout le monde fait désormais ce qu’il veut dans ce parti, Guaino conclut : « Je ne soutiendrai pas une liste conduite par Monsieur Lamassoure [...] Et c’est la meilleure chose que je puisse faire pour l’UMP parce que je serais tenté de faire campagne contre ! »
Alors les petits gâtés, ça donne envie de voter pour ces gugus ?