cristaline a écrit: Flavius a écrit:
Même avec un maire Vert à la mairie ?
Vous savez, on a un maire LR*** chez nous et ce n'est pas très convaincant ! Ni différent ! Je regrette énormément les Baudis père et fils, qui avaient une autre envergure !
Une chose m'étonne : vous aviez quitté votre maison pour un appart et ne plus avoir à vous occuper de ce que suppose une maison (avec jardin, ou pas ?); et vous rachetez une maison ? Cela dit, depuis 45 ans que nous habitons en maison, je ne supporterais pas d'être "enfermée" en appart...
A Montpellier, ce qui me manquerait ce sont les montagnes ; et puis, quand on est passés tout près en partant en vacances, il y avait des feux partout, comme dans le Gard voisin, deux départements vraiment très, très secs...
*** Ou plutôt, sans étiquette, au début, mais se disant "macron compatible", bof....
En fait j'ai quitté une véritable monument dans les Alpes de Haute Provence, un petit village du Moyen-âge adorable. 220 m² habitables, que j'ai fait construire et dont j'avais fait les plan. Séjour cathédrale de 80 m², décoré par la décoratrice officielle, curieusement Chinoise, du roi du Maroc, avec toute la domotique, un poolhouse avec cuisine d'été et une grande piscine. Le tout sur 2500 m².
Mais dans ce petit village, on a fini par s'emmerder. Peut-être nous nous étions enterrés trop jeunes. Mon voisin, un ingénieur, me disait souvent que nous étions, lui et moi, de jeunes retraités de la ville et que nous avions encore besoin de bruit et d'animations, de curiosités à découvrir, autres que les paysages. C'était certainement vrai. Il a déménagé avant nous.
Le seul copain et voisin que j'avais était chirurgien anesthésiste. Il faisait encore quelques prestations à l'hôpital de Gap. Il avait mon âge. Il ne se passait pas un jour sans que nous nous voyions. Nous allions au concert ensembles et nos discussions sur la littérature, la philosophie, et sur la musique qu'il appréciait particulièrement pouvaient s'étendre jusqu'à pas d'heure lorsqu'il ne se livrait pas à des prestations le lendemain, ce dont je ne manquais pas de lui reprocher, en lui disant qu'il avait suffisamment de fric comme ça. Pourquoi ces quelques prestations par semaine, alors qu'il était à la retraite ? Il ne voulait pas perdre la main me répondait-il.
Il avait deux ânes et il nous arrivait souvent d'aller en cariole, nous promener dans les bois à la découverte de quelques herbes aromatiques, dont il connaissait les noms de chacune d'entre elles. Il m'engueulait toujours parce que lui était d'une ponctualité agaçante, alors que moi, je m'arrangeais toujours pour avoir cinq minutes de retard et subir l'une de ses engueulades, qui me faisait toujours rire. Il me boudait un court moment, et nous reprenions nos discussions politiques et philosophiques. Il ne faut pas croire que nous évitions les blagues et l'humour. Il était d'un sérieux qui le rendait glacial et intimidant. c'était un pince-sans-rire 1,90m. Je n'ai jamais apprécié quelqu'un comme je l'appréciais. Et je crois que c'était réciproque. Tout le monde le vouvoyait, pas moi. C'était un type avec lequel on tenait ses distances. On me demandait souvent comment je faisais pour avoir un tel rapport avec une personne aussi économe de ses mots ? Il venait de l'Est, de Strasbourg plus exactement.
Un jour que nous avions pris rendez-vous pour une de ces balades bucoliques que nous appréciions tant, je me rendis chez lui. Un terrain nous séparait, celui dans lequel ses ânes broutaient. Deux ânesses. Il en avait acheté une, sans s'être rendu compte qu'elle portait un petit. Je le charriais beaucoup avec ça, lui disant que pour un chirurgien, c'était plutôt ballot. J'arrive chez lui, son épouse m'ouvre la porte et me dit que son mari est à la salle de bain. Je lui fais remarquer que je suis à l'heure alors que lui est encore sous la douche. Elle me répond que pour une fois, il me revient de l'engueuler sévèrement. Nous échangeons quelques mots. S'impatientant, elle finit par frapper à la porte de la salle-de-bain. Pas de réponse. Inquiète, elle ouvre la porte et se met à pleurer. Mon ami était étendu là mort d'une crise cardiaque. Je restai dans un état de sidération durant un long moment. Je rentrai chez moi et ne pus sortir un mot de ma bouche durant deux semaines. Mon ami me manquait beaucoup. Il m'arrivait de lui parler en lui demandant de ce qu'il pensait d'une musique que j'étais en train d'écouter, ou d'un évènement politique qui était arrivé. Enfin fort heureusement, tout cela se passait dans ma tête. Je ne m'en remis jamais.
Je pris la décision de vendre ma maison. Le jardinier qui venait tous les matins, le pisciniste, l'entretien de la maison, tout cela finissait par me coûter une blinde.
Cela me prit un an. Je ne voulais pas passer par les agences. Je l'ai donc vendue sur le net, m'exonérant de frais d'agence. Et je l'ai vendue au prix demandé.
En fait, faisant le choix des voyages, nous pensions que l'appartement serait plus adapté à notre situation. Cet appartement de 4 pièces est merveilleusement situé, mais passer de 220 m² à 110, ce n'est pas facile, d'autant on se sent plus indépendant en pavillon. Aussi mon épouse souhaite retourner en maison. Mais c'est très difficile dans cette région de trouver un produit à un prix convenable.
Voila, vous savez tout...ou à peu près.