Flavius a écrit:
Vous êtes certainement une privilégiée. Mais à l'allure où ça va, on ne peut que se demander pour combien de temps encore ? Grenoble aussi était une ville agréable. Qu'en est-il aujourd'hui ? Bien sûr on compte encore des havres de paix. Et le fait même de les signaler, montre à quel point ils se font de plus en plus rares et de plus fragiles. Ce qui est évident, c'est qu'on n'est plus dans la ville rose de Nougaro.
J'ai travaillé longtemps avec un directeur de radio qui est retourné y vivre, et que me dit que c'est tellement insupportable qu'il a conseillé à sa fille de changer de ville. Et on pourrait facilement multiplier les témoignages de ce genre et multiplier les villes qui connaissent ces transformations. Bordeaux, Nantes, Caen, La Rochelle, Montpellier, dont j'habite la périphérie huppée, mais pour combien de temps ? La France change de paysage au grand dam des Français de souche et de notre génération. Et celles et ceux qui ont contribué par leur silence ou leur action à ce qu'elle devienne ce qu'elle est devenue, ne méritent que notre mépris. J'espère simplement que la mémoire des Français, lorsqu'ils auront à se déterminer sur leurs représentants, ne leur fera pas défaut. N'oublions pas non plus, que si nous en sommes, là où nous en sommes, nous y sommes aussi pour quelque chose.
Flavius, la notion de privilège me laisse songeuse ; maison et quartier ont une histoire, pas précisément huppée, mais la démographie galopante et l'extension de la ville ont fait que c'est devenu un quartier recherché ; pas de détails ici, ce n'est pas le lieu ; concernant les incivilités et désordres, il n'y a pas que dans les grandes villes, toutes les communes sans exception sont touchées et concernées ; j'ai traversé des villages qui avaient l'air si paisibles, et pourtant ; la gangrène est partout ; voyez ce qui s'est passé à Palavas les flots cet été : PALAVAS !!! Impensable il y a même dix ans...l'avantage des grandes villes, c'est qu'elles diluent les problèmes, de sorte que l'on ne vit pas du tout dans l'angoisse au quotidien ; il y a des quartiers, connus, où il vaut mieux ne pas se rendre, comme à Paris ; mais aussi un dynamisme jeune et chaleureux qui fait que, malgré tous les problèmes, il fait bon vivre à Toulouse ; je n'imagine pas changer de lieu de vie une seconde ; je crois que c'est pareil pour Nantes ou Marseille, tant montrées du doigt par des médias avides de répandre les faits divers crapuleux ; une amie, en Suisse, dans un village ô combien paisible, s'est fait poursuivre et violenter l'an dernier, on lui a arraché ses affaires et sa montre ; PARTOUT, c'est cela surtout que je retiens...Aucun lieu en Europe n'échappe à la violence et aux "incivilités". Bayonne : qui aurait cru qu'un chauffeur de bus se ferait trucider parce qu'il demandait tickets et masques à des "jeunes" récalcitrants ???? Mais clairement, notre pays tout entier a changé de visage....