Les dirigeants de l'Union Européenne ne sont pas antisémites, non, bien sûr. Qui est antisémite aujourd'hui en Europe ? Qui oserait avouer explicitement qu'il est antisémite ?
Bien qu'ils ne soient pas antisémites, les dirigeants de l'UE n'en savent pas moins, car ils sont bien informés, qu'ils régissent un continent qui, lui, compte, d'après une vaste enquête de l'Anti-Defamation League [la ligue anti-diffamation], environ vingt-cinq pour cent d'antisémites. Ce qui fait un peu plus de cent vingt millions de personnes. Ils n'en savent pas moins aussi qu'un nombre certain de musulmans vivent en Europe, qu'une fraction notable d'entre eux vote, et peut donc faire ou défaire une élection, et que, de surcroit, les quartiers qu'un chercheur a appelé voici quelques années les "banlieues de l'islam", sont susceptibles de se soulever et de provoquer des émeutes.
Ils savent aussi que la diabolisation d'Israël, à laquelle ils ont contribué avec une constance certaine depuis plusieurs décennies en finançant des organisations gauchistes israéliennes "propalestiniennes", a porté ses fruits, et fait qu'Israël est désormais le pays le plus détesté par les Européens avec l'Iran et la Corée du Nord.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La Baronne Ashton, ministre des AE de l’Union Européenne,a eu à plusieurs reprises des attitudes plus qu’équivoques à l’encontre des Juifs
Ils savent enfin qu'ils ont, depuis longtemps, noué des contrats avec divers pays du monde musulman au sein desquels la haine des Juifs et d'Israël est la chose la mieux partagée, celle autour de laquelle on se réunit en période de ramadan en songeant notamment aux massacres commis sous Muhammad à Khaybar.
Alors, sans être antisémites le moins du monde – mais qu'allez-vous imaginer ? -, ils se laissent aller à des écarts verbaux intéressants. Ainsi Catherine Ashton, qui, juste après les assassinats d'enfants juifs à l'école Otzar Hatorah de Toulouse, il y a deux ans, a irrépressiblement pensé aux enfants palestiniens de Gaza (« tués délibérément », selon elle, par l'Armée israélienne). Ainsi Karel de Gucht, « Commissaire européen au commerce », qui, il y a quelques années, avait estimé qu'il était impossible d'avoir une « conversation rationnelle » avec un Juif, même si c'est un « Juif modéré ».
Sans être antisémite non plus, ils font preuve d'une partialité absolument remarquable par son opiniâtre constance. Tout en maintenant le Hamas sur la liste des organisations terroristes, ils n'en ont pas moins immédiatement reconnu le gouvernement d'union Hamas-Fatah, mis en place le 2 juin dernier sous l'égide de Mahmoud Abbas. Les Européens ont considéré qu'ils pouvaient travailler avec lui de manière « constructive » ; et l'enlèvement par des membres du Hamas de trois adolescents juifs israéliens ne les a pas fait changer d'avis, mais les a juste conduits à exhorter les « deux parties » à la « modération ».
L'assassinat des trois adolescents ne les a pas, non plus, fait changer d'avis, et les a conduits à réitérer leurs appels à la « modération ». L'assassinat d'un jeune Arabe de Jérusalem, après la découverte des corps des trois adolescents juifs, les a conduits à insister plus encore sur la « modération » et à accuser implicitement Israël, bien que l'enquête sur cet assassinat ne soit pas achevée. Et s'il leur a fallu cinq jours pour réagir à l'enlèvement des adolescents juifs, il leur a fallu une heure pour réagir à l'assassinat du jeune Arabe.
Doit-on en déduire qu'ils considèrent qu'ils peuvent travailler de manière « constructive » avec des terroristes et des assassins, même en contexte d'assassinats de Juifs ? C'est ce que j'ai déduit, mais j'ai sans doute l'esprit trop logique. Doit-on en déduire, puisque les « deux parties » ont été exhortées par eux à la « modération » et mises sur un pied d'égalité, que les criminels doivent pouvoir enlever et assassiner « modérément » (qu'est-ce que c'est, enlever et assassiner « modérément » ?) et que l'Armée israélienne doit, dès lors, les pourchasser « modérément » (en leur offrant des fleurs, peut-être ?) ? C'est ce que j'ai encore déduit, mais j'ai sans doute l'esprit trop logique, oui.
Doit-on penser que l'enlèvement et l'assassinat de Juifs doivent susciter des réactions lentes et prudentes, mais que l'assassinat d'un Arabe doit, lui, provoquer des réactions très rapides et pas du tout circonspectes ? C'est ce que j'ai déduit, toujours, mais là, je dois avoir l'esprit carrément mal tourné.
Alors que la Syrie et l'Irak sont à feu et à sang, alors que la Jordanie est menacée par une armée djihadiste qui vient de se proclamer califat, et que celle de Bachar Al Assad continue à utiliser des armes chimiques, alors que la Libye glisse chaque jour un peu plus vers le chaos, alors qu'un ignoble assassinat d'adolescents juifs vient d'avoir lieu, alors que, usant du prétexte d'un assassinat non élucidé d'un jeune Arabe, les dirigeants arabes palestiniens incitent à la violence et au meurtre contre les Juifs, les dirigeants de l'Union Européenne semblent, en tous cas, plus que jamais certains de discerner le problème crucial du Proche Orient aujourd'hui.
Ce problème, c’est la présence de Juifs au-delà de ce qu'ils estiment être les « frontières de 1967 » (qui n'ont jamais été des frontières, mais une ligne d'armistice), présence qui empêche la Judée Samarie d'être Judenrein comme Mahmoud Abbas (grand admirateur d'Amin Al Husseini, l'ami d'Adolf Hitler) le souhaite, et comme ils le souhaitent eux-mêmes.
La Commission européenne fait des remontrances à Israël, agite encore et toujours le spectre du boycott, déclare que plusieurs Etats européens « s'impatientent ». Toute activité économique menée par des Européens en relation avec des Juifs vivant et travaillant dans un territoire qui, selon l'Union et la Commission, devrait être Judenrein, peut entraîner des « suites juridiques » ont déclaré successivement, ces derniers jours, les dirigeants de l'Union et ceux de nombreux pays qui la composent : la France, l'Italie, l'Espagne, la Pologne, le Portugal, l'Autriche, la Belgique, la Croatie, le Danemark, la Finlande, la Grèce, l'Irlande, le Luxembourg, Malte, la Slovaquie, la Slovénie.
Les dirigeants de l'UE (et ceux des pays de l'Union) ne sont pas antisémites, mais ils ne détestent visiblement pas l'idée d'épuration ethnique lorsqu'il s'agit de Juifs (cela doit leur rappeler des souvenirs), et ils voient la paille (inexistante) dans l'œil d'Israël, sans voir la tonne de poutres (bien présentes) dans celui du monde musulman. Ils s'inquiètent du sort de terroristes antisémites, s'indignent de la mort d'un jeune Arabe, mais passent vite les assassinats de Juifs par pertes et profits.
Dois-je dire que, bien que je sache que les dirigeants de l'Union Européenne (et ceux des pays de l'Union) ne sont pas antisémites, cela va de soi, j'attends avec impatience le moment où le gouvernement israélien les enverra se faire voir ailleurs, chez les Grecs par exemple, puisqu'aller se faire voir chez les Grecs est une vieille tradition européenne, et puisque les Grecs, ces derniers temps, semblent avoir beaucoup d'affection pour les dirigeants de l'Union Européenne.
J'attends avec impatience aussi le moment où le gouvernement israélien enverra l'administration que dirige l’islamophile installé à la Maison Blanche se faire voir ailleurs, elle aussi, dans son intégralité ; car chez ces gens-là, il n'y en a pas un pour racheter l'autre.
J'attends avec impatience que le gouvernement d'Israël affirme sa souveraineté, et souligne que son premier devoir consiste à veiller à la pleine sécurité du peuple d'Israël, sans aucune complaisance et aucune concession à quelque crapule que ce soit, et, qu'elle soit du Hamas, de l'Autorité Palestinienne, de l'Union Européenne où il n'y a pas de dirigeants antisémites, des pays de l'Union, ou de l'administration d'un certain Barack H. Obama.