Quoi de neuf aujourd'hui ?

Antoine Leiris mérite le respect, même si l'on ne partage pas son avis.
Je ne sais s'il est chrétien, je n'ai pas lu son livre, mais le pardon des offenses (que je ne pratique pas forcément) est l'un des fondements du christianisme.
Maintenant, rien n'interdit à personne de mépriser le christianisme.

Paulette a écrit:Antoine Leiris mérite le respect, même si l'on ne partage pas son avis.
Je ne sais s'il est chrétien, je n'ai pas lu son livre, mais le pardon des offenses (que je ne pratique pas forcément) est l'un des fondements du christianisme.
Maintenant, rien n'interdit à personne de mépriser le christianisme.

Ah oui ? Mais quid de tous ces croisés, ses soldats, ces combattants chrétiens qui tuaient soit pour bouter les envahisseurs hors de France ou conquérir des territoires pour dessiner nos frontières? Cela n'a rien à voir avec le christianisme.
Maintenant je ne tiens pas à offenser ce monsieur. Qu'il fasse son deuil comme il l'entend. C'est son problème. Mais en ce qui me concerne ses sentiments ne sont pas humains parce que pas naturels.[/quote]

Je parle de la théorie du christianisme, pas de sa mise en application.
Aucune doctrine n'a été mise en application correctement.
Mais celle-ci prône bien le pardon des offenses.
Maintenant, on peut aussi pardonner sans s'en revendiquer, et l'on peut s'en revendiquer sans l'appliquer.

Flavius a écrit:

Ah oui ? Mais quid de tous ces croisés, ses soldats, ces combattants chrétiens qui tuaient soit pour bouter les envahisseurs hors de France ou conquérir des territoires pour dessiner nos frontières? Cela n'a rien à voir avec le christianisme.
Maintenant je ne tiens pas à offenser ce monsieur. Qu'il fasse son deuil comme il l'entend. C'est son problème. Mais en ce qui me concerne ses sentiments ne sont pas humains parce que pas naturels.

Il a écrit ce livre très peu de temps après l'attaque ; je pense que c'est un des effets de l'état de sidération ; qui fait que l'on n'est pas tout à fait dans son état de conscience habituel ; je peux me tromper...Il a dû être comme anesthésié par la douleur, l'incrédulité, le refus de la réalité, douleur que l'on croit repousser en invoquant le pardon...



[mod]  [/mod]

Ma toute dernière intervention sur ce sujet, pour ce qu'on doit à Antoine Leiris, à André Dussolier pour la version audio du livre, et à Raphaël Personnaz pour l'interprétation théâtrale.

Vous n'aurez pas ma haine : dans le titre se trouve la volonté de l'auteur de ne pas se laisser happer par ce sentiment qu'il considère comme animal et contrôlable. Il renonce à être dirigé par cette haine pour lui et pour son fils, afin de conserver la lucidité nécessaire à la compréhension et à l'acceptation de la mort de sa femme. Cette volonté se retrouve dans le récit dans lequel la haine ne transparait pas et dans lequel il se désintéresse des terroristes, auxquels il ne veut pas accorder une place qu'il réserve à Hélène.

Paulette a écrit:Ma toute dernière intervention sur ce sujet, pour ce qu'on doit à Antoine Leiris, à André Dussolier pour la version audio du livre, et à Raphaël Personnaz pour l'interprétation théâtrale.

Vous n'aurez pas ma haine : dans le titre se trouve la volonté de l'auteur de ne pas se laisser happer par ce sentiment qu'il considère comme animal et contrôlable. Il renonce à être dirigé par cette haine pour lui et pour son fils, afin de conserver la lucidité nécessaire à la compréhension et à l'acceptation de la mort de sa femme. Cette volonté se retrouve dans le récit dans lequel la haine ne transparait pas et dans lequel il se désintéresse des terroristes, auxquels il ne veut pas accorder une place qu'il réserve à Hélène.

Bon. Tout cela m'échappe. Mais comme ce monsieur doit être un spécimen unique, ou presque, je pense que cela ne vaut pas que je m'entende plus avant sur les sentiments d'une personne que je ne connais même pas et dont je doute d'ailleurs qu'il soit vraiment réel.

Je remets mon avis ici :

Il a écrit ce livre très peu de temps après l'attaque ; je pense que c'est un des effets de l'état de sidération ; qui fait que l'on n'est pas tout à fait dans son état de conscience habituel ; je peux me tromper...Il a dû être comme anesthésié par la douleur, l'incrédulité, le refus de la réalité, douleur que l'on croit repousser en invoquant le pardon...

Chacun a son ressenti après le décès d'un proche. 

Si on touchait à un seul cheveu de mes enfants, ce serait oeil pour oeil, dent pour dent.

Dan22 a écrit:Chacun a son ressenti après le décès d'un proche. 

Si on touchait à un seul cheveu de mes enfants, ce serait oeil pour oeil, dent pour dent.

moi aussi, et sans hésiter une seule seconde...

Dan22 a écrit:Chacun a son ressenti après le décès d'un proche. 

Si on touchait à un seul cheveu de mes enfants, ce serait oeil pour oeil, dent pour dent.

Et ben dites donc… J'voudrais pas être à la place de leur coiffeur…   

nangiam33 a écrit:

Et ben dites donc… J'voudrais pas être à la place de leur coiffeur…   

Quand ils vont chez le coiffeur, c'est pour leur bien 

Paulette a écrit:Je parle de la théorie du christianisme, pas de sa mise en application.
Aucune doctrine n'a été mise en application correctement.
Mais celle-ci prône bien le pardon des offenses.
Maintenant, on peut aussi pardonner sans s'en revendiquer, et l'on peut s'en revendiquer sans l'appliquer.

Mais des théories il en a des milliers. Mais une théorie trouve sa justification dans une pratique possible.
Le pardon peut être son credo. Ça ne sera jamais le mien. C'est tout ce que je dis. Et j'explique pourquoi. Je n'en veux pas à ce monsieur.
Pour moi, le pardon accordé, pour des gens comme ça, c'est une invitation à recommencer.
Mais si je comprends bien, il n'est pas question de ça. Je crois que dans "vous n'aurez pas ma haine", cela signifie, non pas qu'il pardonne mais qu'il refuse de souhaiter le pire aux tueurs.

Flavius a écrit:

Azalée,

Avec des psy, on peut déresponsabiliser tous les actes commis. En plus, ils se trompent une fois sur deux. Regarde ce qui se passe avec les expertises psychologiques dans les tribunaux. Ils ne sont jamais d'accord. Normal. Ça n'a jamais été une science exacte.
Quoi qu'il en soit avoir mobilisé autant de forces de police ou de gendarmerie pour qu'on s'intéresse à elle ou parce qu'elle voulait lancer un SOS, il y a des personnes auxquelles ont peut confier ses peines, sans pour autant mettre la France en émoi. Enfin, nous verrons bien, mais chez moi, ça a dû mal à passer.
Et imagine qu'à ce moment-là on ait eu un attentat qui nécessitait ces forces de l'ordre?

Formulé comme ça, je suis d'accord. C'est en effet la justice qui décide ou non de déresponsabiliser.

Il n'empêche que j'ai un point de vue un peu différent sur la question.
Dans ces circonstances (et dans d'autres), le rôle des psys est, en premier lieu, d'expliquer. Ils participent à la recherche de la vérité. Mais ils ont un avantage : on se confie plus facilement à un psychologue qu'à un juge ou à un policier.
Et il me semble qu'en l'occurrence, ce sont surtout des confidences, plutôt qu'un diagnostic clinique qui pourraient éclairer la question. 

Quelle que soit la situation, il me paraîtra toujours utile de comprendre. Non pas dans le but déresponsabiliser mais parce qu'on ne peut pas arranger les choses, prévenir la reproduction des événements funestes, bref, réparer le monde, si on ne comprend pas les causes. Les psys peuvent y contribuer aussi, dans leur domaine, même mal, même à moitié.

LV426 a écrit:

Flavius a écrit:

Azalée,

Avec des psy, on peut déresponsabiliser tous les actes commis. En plus, ils se trompent une fois sur deux. Regarde ce qui se passe avec les expertises psychologiques dans les tribunaux. Ils ne sont jamais d'accord. Normal. Ça n'a jamais été une science exacte.
Quoi qu'il en soit avoir mobilisé autant de forces de police ou de gendarmerie pour qu'on s'intéresse à elle ou parce qu'elle voulait lancer un SOS, il y a des personnes auxquelles ont peut confier ses peines, sans pour autant mettre la France en émoi. Enfin, nous verrons bien, mais chez moi, ça a dû mal à passer.
Et imagine qu'à ce moment-là on ait eu un attentat qui nécessitait ces forces de l'ordre?

Formulé comme ça, je suis d'accord. C'est en effet la justice qui décide ou non de déresponsabiliser.

Il n'empêche que j'ai un point de vue un peu différent sur la question.
Dans ces circonstances (et dans d'autres), le rôle des psys est, en premier lieu, d'expliquer. Ils participent à la recherche de la vérité. Mais ils ont un avantage : on se confie plus facilement à un psychologue qu'à un juge ou à un policier.
Et il me semble qu'en l'occurrence, ce sont surtout des confidences, plutôt qu'un diagnostic clinique qui pourraient éclairer la question. 

Quelle que soit la situation, il me paraîtra toujours utile de comprendre. Non pas dans le but déresponsabiliser mais parce qu'on ne peut pas arranger les choses, prévenir la reproduction des événements funestes, bref, réparer le monde, si on ne comprend pas les causes. Les psys peuvent y contribuer aussi, dans leur domaine, même mal, même à moitié.

Ben j'ai le sentiment qu'il faut y croire. Moi, tous ces psy m'énervent avec leur ton condescendant et studieux d'une personne qui découvre des choses que vous avez toujours sues. Quand je les voir agir dans certains films, je ne peux m'empêcher de rigoler. Surtout lorsqu'ils disent à leur patient qu'il faut prendre rendez-vous deux fois par semaines. Et oui, faut bien que le savant parte en vacance. Et puis chez le psy, ses silences valent de l'or.
Et j'ai connu des potes qui ont poursuivi une analyse qui durait des années. Une rente pour le silencieux. Est-ce qu'il allait mieux ? Et bien lui disait oui. Moi, je dirai non. Je l'écoutais gratuitement. avec le recul, j'ai eu tort. Et pourtant, il me fallait développer des montagnes de patience.
Mais bon, chacun son trip.

Dan22 a écrit:

nangiam33 a écrit:

Et ben dites donc… J'voudrais pas être à la place de leur coiffeur…   

Quand ils vont chez le coiffeur, c'est pour leur bien 

Pas pour celui du merlan.

Flavius a écrit:

Pas pour celui du merlan.

Le capilliculteur 

Flavius a écrit:

Ben j'ai le sentiment qu'il faut y croire. Moi, tous ces psy m'énervent avec leur ton condescendant et studieux d'une personne qui découvre des choses que vous avez toujours sues. Quand je les voir agir dans certains films, je ne peux m'empêcher de rigoler. Surtout lorsqu'ils disent à leur patient qu'il faut prendre rendez-vous deux fois par semaines. Et oui, faut bien que le savant parte en vacance. Et puis chez le psy, ses silences valent de l'or.
Et j'ai connu des potes qui ont poursuivi une analyse qui durait des années. Une rente pour le silencieux. Est-ce qu'il allait mieux ? Et bien lui disait oui. Moi, je dirai non. Je l'écoutais gratuitement. avec le recul, j'ai eu tort. Et pourtant, il me fallait développer des montagnes de patience.
Mais bon, chacun son trip.

Je me méfie des psy. J'en ai connu un qui ne disait mot. La consultation durait 1/4 h. Puis au revoir et merci. Ca a duré 3 mois. A la fin, il me parlait de ses problèmes. J'avais l'impression de le psychanalyser tellement il avait de problèmes. J'avais mes ordonnances remboursées par la sécu. Puis bye. Je me suis psychanalysée toute seule.

Ymar a écrit:

Pour ma part ayant déjà beaucoup de difficultés à donner mon pardon si un de mes proches était victime de tels faits je leur ferai 
un paquet de ma haine et de mon ressentiment!

La haine est un minimum.
Ceux qui disent qu'ils n'auront pas leur haine sont des hypocrites. Comme tout sentiment, la haine ne se contrôle pas.
Et puis, les terroristes s'en foutent pas mal de ne pas avoir leur haine.

Paulette a écrit:Antoine Leiris a perdu sa femme, Hélène Muyal-Leiris, le 13 novembre 2015, assassinée au Bataclan. Accablé par la perte, il n’a qu’une arme : sa plume.
À l’image de la lueur d’espoir et de douceur que fut sa lettre « Vous n’aurez pas ma haine », publiée au lendemain des attentats, il nous raconte ici comment, malgré tout, la vie doit continuer.
C’est ce quotidien, meurtri mais tendre, entre un père et son fils, qu’il nous offre. Un témoignage bouleversant.
Ancien chroniqueur culturel à France Info et France Bleu, Antoine Leiris est journaliste. Vous n’aurez pas ma haine est son premier livre.

Je n'y crois pas du tout. Un sentiment ne se contrôle pas.
Qu'il refuse de l'exprimer, soit, mais dire qu'il n'a pas de haine...

Paulette a écrit:Oui, c'est aussi une réaction possible, et compréhensible, surtout pour moi.
Mais les familles des victimes réagissent différemment selon leurs convictions et leur tempérament.
Ne pas vouloir haïr n'est pas un signe de faiblesse, et tant pis si les barbares en rient, nous ne sommes pas du même monde qu'eux, justement.

Parce que ça se contrôle un sentiment ?

Azalee a écrit:
La haine est un minimum.
Ceux qui disent qu'ils n'auront pas leur haine sont des hypocrites. Comme tout sentiment, la haine ne se contrôle pas.
Et puis, les terroristes s'en foutent pas mal de ne pas avoir leur haine.

C'est expéditif, je trouve.
Quand on a une optique totalement différente de celle d'autrui, on est persuadé que ce qu'il pense n'est pas possible.
Mais tous les cerveaux ne fonctionnent pas de la même façon.

Azalee a écrit:
Parce que ça se contrôle un sentiment ?

Non.
Son sentiment à lui, c'est de consacrer ses pensées à son épouse et de ne pas perdre de temps à haïr.
Pourquoi devrait-il "automatiquement" éprouver de la haine ?

Paulette a écrit:Antoine Leiris mérite le respect, même si l'on ne partage pas son avis.
Je ne sais s'il est chrétien, je n'ai pas lu son livre, mais le pardon des offenses (que je ne pratique pas forcément) est l'un des fondements du christianisme.
Maintenant, rien n'interdit à personne de mépriser le christianisme.

Bien sûr qu'il a droit au respect. Pour autant, on n'est pas obliger de le croire quand il dit ne pas les haïr.