par Invité Ven 19 Aoû 2022 - 16:37
L'article de 20 minutes mis en lien par Paulette soumet des idées intéressantes.
C'est pourquoi je vais essayer d'y revenir en les développant.
Dans mon post précédent, j'ai utilisé le mot système et je voudrais préciser le sens que je lui donne car ce mot est un cliché archi-rabâché.
Il ne s'agit pas, dans mon esprit, d'oppression économique ou même sociale, à l'image d'une vision marxiste de la société.
Ce qui m'intéresse ici, c'est le rôle de formatage des mentalités joué par le néolibéralisme.
L'idée que ce ne sont pas tant des marchandises que l'on nous vend, que des signes.
Voir Jean Baudrillard dans L'économie Politique du Signe.
Si l'on ne nous vendait pas des signes, des gens ne feraient pas la queue toute une nuit pour avoir le tout dernier Iphone et les publicités ne présenteraient pas des familles ou des individus auxquels on a envie de s'identifier en faisant l'acquisition du même article qu'eux.
Vendre ou acquérir du vide, c'est absurde. Et cet absurde est, a priori, mortel pour le système.
Il représente pour lui la subversion ultime : un signe...vide, un grand éclat de rire cynique et nihiliste.
Pourtant, le système réussit à le récupérer en en faisant ce qu'il sait faire de mieux : le vendre.
Le vendre en tant que signe de subversion.
Même si, ce faisant, il dévoile le pot aux roses : ce n'est pas un objet, ce n'est pas une marchandise, ce n'est plus rien de matériel, c'est un signe pur. Plus besoin d'alibi.