Avenir de la France

Flavius a écrit:
Certes, mais ces gens n'en sont pas les bénéficiaires. Et les droits de transmission, sur 
de l'argent déjà taxé, qu'en dites-vous ?

J'en dis pareil.

cristaline a écrit:

Je viens de lire que l’état prélèverait un impôt d’un million d’€ sur la cagnotte du policier : une honte absolue, un scandale, du vol si c’est avéré !

  Déjà que le policier a été abandonner par les institutions. 

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On peut se demander à quoi sert l'OQTF si elle n'est appliquée? Et dire que Ménard s'expose à une peine de cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende, on croit rêver! Les clandestins étrangers, et de surcroît délinquants (dans ce cas précis) qui bravent les règles peuvent dormir sur leurs deux oreilles avec ce gouvernement de couards.

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Titoune a écrit:

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On peut se demander à quoi sert l'OQTF si elle n'est appliquée? Et dire que Ménard s'expose à une peine de cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende, on croit rêver! Les clandestins étrangers, et de surcroît délinquants (dans ce cas précis) qui bravent les règles peuvent dormir sur leurs deux oreilles avec ce gouvernement de couards.

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Et s'il manque une signature du juge, les voyous sont relâchés et le juge promu ou décoré.

A lire, relire, re-relire ! Une merveille de littérature et d’analyse ; alors lui, je lui donnerais le prix Nobel de littérature et la Légion d’honneur en priorité !

Le journal de Sylvain Tesson : l’érosion de la France [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] #Société via @LePoint

Pas possible de lire l’article en entier, dommage.

1/ début :

PILLER ENSEMBLE 
Paris brûle-t-il ? Oui. C'est la Saint-Sylvestre tous les jours aux Galeries Lafayette du vivre-ensemble ! À Nanterre, que je traverse à motocyclette pour gagner Paris, flotte l'odeur âcre de l'asphalte calciné. Les poubelles fument encore. Le soleil est déjà brûlant. Une image à l'esprit : la plaine indienne au lever du jour (mais dans l'aube indo-gangétique, les centaines de petits foyers sont les feux allumés par les villageois pour détruire les ordures).
La radio parle des « pillards ». Émeutes de la faim ? Non, émeutes de l'iPhone. Émeute de la fin aussi (fin de la naïveté).
Les magasins de tech sont les plus attaqués. Le réseau social excite les violences. Les voyous volent les appareils qui alimenteront la chienlit. Le mal s'abreuve à sa source. La horde s'équipe. Le réseau désocialisant semi-socialise les ennemis de la société.
« C'est ethnique ! » disent les uns. « C'est social ! » disent les autres. « C'est éducationnel ! » disent les troisièmes. Chacun son organe de visée. « Des sous ! »disent les uns. « Des peines ! » disent les autres. « Que faire ? » disait Lénine sur son lit de mort. Il ajoutait : « Et qui est coupable ? » On oublie la deuxième question. La première, il faudra des générations françaises pour y répondre. Il faudra aussi des décisions que ne prendra pas le président du moment car son objectif est de plaire. La seconde question est plus facile. Une compagnie de penseurs, de dirigeants, a cru qu'on allait traiter facilement de la plus difficile, de la plus térébrante et mythologique question du genre humain, la question du vivre-ensemble, ce pari fou, ce défi insoluble, magnifique et dangereux, ce risque de mettre deux hommes, c'est-à-dire deux êtres superbes et désolants côte à côte n'ayant rien en commun, ni rien à se dire, ni rien à bâtir ; de les rassembler en faisant comme si c'était facile et qu'il suffisait de le dire et que la durée n'y faisait rien et que, de toute façon, on ne pouvait faire autrement et qu'ils finiraient par se tenir la main et que tout s'arrangerait et que c'était un simple problème de décoration comme quand on harmonise les papiers peints de la gamme Pantone. Que faire, donc ? D'abord, poser les questions « avec qui ? » et « le voulons-nous ? ». Car répéter « vivre ensemble » sans rien demander d'autre est un slogan de plancton.

2/

LE VOLCAN ET LE LAPIAZ 
Qu'est-ce que la France ? On se pose la question derrière le voile des fumées de la nuit.
Un pays que le roi d'Angleterre ne peut plus visiter et le président de la République ne plus quitter.
Le seul pays qui a réussi à faire baisser le taux de touristes chinois.
Les géographes apportent depuis l'après-guerre des réponses plus vastes.
C'est un « effroyable morcellement », disait Braudel en se félicitant aussitôt que l'Histoire ait réussi si ardûment le miracle de l'unité.
« C'est un hexagone », disent les esprits de géométrie qui manquent d'esprit de finesse. Laissons-les jouer aux cubes.
« C'est un archipel », dit l'excellent Jérôme Fourquet. Dans L'Archipel français, l'intellectuel décrit un pays en taches de léopard, composé d'îlots qui ne se parlent plus. Ses analyses sont aussi profondes qu'effrayantes. Tout juste est-on circonspect quant à l'expression d'« archipel ». Car nous aimons les archipels (la Grèce, archipel éternel). L'archipel, parfois, procède d'un éclatement uni. En Grèce, les marins d'hier et les ferry-boats d'aujourd'hui assurent le lien entre les molécules. Rien n'est plus solide qu'un archipel structuré.
« C'est un tableau de Pollock », pourraient dire les pessimistes, encore plus sceptiques que Fourquet : une explosion de points, de giclures, de gouttes, jetés à la surface et qui ne seraient pas « archipélagiques » pour un sou, mais parfaitement isolés les uns des autres. La rencontre de l'individualisme, de la passion des droits de l'homme et de la société du réseau social a créé le pollockisme français, une performance stratigraphique abstraite et convulsée procédant d'un grand mouvement récent.
« C'est une périphérie déshéritée », dit le géographe Christophe Guilluy. Ces « glacis » abandonnés, peuplés de Français déclassés, sont piquetés de centres bourgeois eux-mêmes entourés de couronnes pauvres et multiculturelles. Et ces citadelles assiégées, ouvertes sur des savanes déshéritées se barricadent pendant que les lignes de fracture augmentent.
À mon tour de proposer une image géosymbolique : celle du lapiaz. En géomorphologie, le lapiaz est une surface karstique, c'est-à-dire calcaire, inondée de soleil mais entaillée de gouffres profonds et dangereux que des galeries souterraines relient les uns aux autres. L'affleurement rocheux serait le pays de France. Les gouffres seraient ces zones de non-droit que l'État ne contrôle plus et qui forment une sorte d'archipel dark et inversé, secrètement structuré, n'appartenant plus au monde de la lumière mais conduisant ses destinées obscures, hostiles, incontrôlables.
Les Renseignements généraux (les services intérieurs s'appelaient ainsi à l'époque) avaient établi en 2006 une liste des 172 « cités interdites » de France (entendre par là interdites à la pénétration des corps et des lois de l'État). Peut-être le nombre a-t-il augmenté depuis ? Il faudrait que de dévoués cartographes se penchassent sur la carte pour calculer la superficie cadastrale exacte de ces territoires perdus. On se rendrait compte que d'immenses arpents (peut-être l'équivalent d'un département ?) ont été engloutis dans les taches noires du lapiaz.
En 1963, dans l'archipel de Vestmann, une explosion volcanique avait fait émerger une île. La lave avait refroidi, le vent avait apporté des graines, la végétation avait fleuri, l'île avait été baptisée Surtsey, Pierre Mazeaud avait été le premier à y mettre un pied et l'Islande était devenue l'un des seuls pays de l'Histoire à agrandir sa superficie sans avoir à mener de guerre ni à signer de traité. Eh bien la France est une anti-Islande. Un Vestmann à l'envers, une contre-Surtsey. Elle voit, elle aussi, sa surface se modifier sans effort et sans souhait.
Mais dans le cas de la France… c'est pour rétrécir.
En politique, vive les volcans ! À bas les lapiaz !

3/ il embraie sur un autre sujet 

DES HOMMES ET DES PIEUX 



Cette année le mont Blanc fut le théâtre d'une histoire comme la France les affectionne. La pantalonnade emprunte au M. Perrichon de Labiche et aux Ronds-de-cuir de Georges Courteline. Elle fait rire, mais de loin.
Résumons : le mont Blanc fait chaque année les frais d'un assaut de masse. Depuis vingt ans, les réseaux sociaux encouragent les transhumances vers les trophées globalisés. Avec la Grande Barrière de corail et le saut en parachute à Dubai, le mont Blanc est une pièce de choix. Deux mille personnes tentent de le gravir chaque année. L'administration, dont le rôle est de réguler les masses, a tenté de rationaliser la ruée. Réservation de refuge, contrôle de gendarmerie au pied de la montagne : le fougueux maire de Saint-Gervais ne veut pas laisser la voie normale devenir l'autoroute de la cohue.
Au printemps 2022, sur l'arête sommitale, à 400 mètres du sommet, une crevasse s'est ouverte, rendant scabreuse la fin de l'ascension. Dès lors, seuls les alpinistes confirmés semblaient en mesure d'atteindre le sommet. La grande machinerie économique se trouvait grippée par l'accident de terrain. Pour ne pas ralentir l'activité et ne pas laisser dormir la poule aux œufs d'or, les guides de Saint-Gervais décidèrent d'installer des pieux métalliques permettant à la «noria » de continuer à cheminer sur le mont Blanc.
Christophe Profit, célèbre alpiniste et guide de montagne inspiré, mélange de chevalier arthurien et de Don Quichotte, est monté arracher ces pieux qu'il considérait comme des banderilles dénaturant la sauvagerie des lieux. Il ne concevait pas qu'on aménageât une promenade commerciale sur le toit de l'Europe (de l'Ouest). Si on voulait monter là-haut, il fallait en être capable. On pouvait aussi s'octroyer les services d'un guide. En somme, il rendait ses lettres à l'alpinisme, épreuve ardue dont le succès garantit la fierté de l'accomplissement.
Il ôta les pieux, les déposa drolatiquement aux pieds du maire lors de la fête des guides (tel Vercingétorix jetant ses armes aux pieds de César), fut accusé de les avoir volés, fut mis à l'amende par le tribunal, démissionna de la Compagnie des guides sans qu'on le retienne trop ardemment et se trouva quelque peu lâché par ses confrères eux-mêmes, soucieux de continuer à hisser le « client » au sommet. Ce fut Clochemerle (sans la qualité du verbe) au pays de Frison-Roche (sans la tendresse du romancier). L'histoire allie le ridicule à l'injuste. Comme d'habitude en France, le plus excellent se trouve le plus condamné. Certes, l'enjeu de cette arlequinade est infime. Pendant ce temps, tout fond en haut, tout se délite en bas, tout s'assèche au milieu. Mais le symbole de la farce est tragique. Que le mont Blanc, à 4 800 mètres d'altitude, soit aujourd'hui aménagé et régulé comme un rond-point et qu'il devienne un sujet de tribunal prouve que la liberté recule.
Le blanc représente pour une catégorie d'esprits lyriques la patrie de l'inutile, du beau et du noble. Là-haut, on échappe à la matrice techno-structurelle. « Les dieux se retirent », disait Léon Bloy. Le blanc se rétracte. La liberté s'enfuit. Rassurez-vous, citoyens, on atteindra bientôt le sommet par une main courante : l'économie est sauve.

cristaline a écrit: A lire, relire, re-relire ! Une merveille de littérature et d’analyse ; alors lui, je lui donnerais le prix Nobel de littérature et la Légion d’honneur en priorité !

Le journal de Sylvain Tesson : l’érosion de la France [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] #Société via @LePoint

Merci à toi de nous avoir posté l'article dans son intégralité.
J'aime bien les comparaisons judicieuses qu'il fait et je lui donne entièrement raison
Concernant le Mont Blanc, pour maintenir une économie à tout prix, c'est vraiment pitoyable qu'on en soit arrivé là

Soizik57 a écrit:

Merci à toi de nous avoir posté l'article dans son intégralité.
J'aime bien les comparaisons judicieuses qu'il fait et je lui donne entièrement raison
Concernant le Mont Blanc, pour maintenir une économie à tout prix, c'est vraiment pitoyable qu'on en soit arrivé là

Soizik.    

Chris et moi sommes il me semble fans de S.Tesson et son écriture est vraiment belle et passionnante.     

Ayant pratiqué la montagne pendant 17 ans fin des 60' jusqu'en 1984 j'ai eu cette course en objectif et c'etait une " bavante " 
en " montagne à vaches " partiellement. Avec guide évidemment !
Comme j'étais affilié au Club Alpin Français j'avais pu bénéficier d'un bon tarif mais six sur une cordée était déjà bien trop
surtout dans les parties glaciaires, j'avais mon couteau à portée.
La compagnie des guides qui travaillait déjà avec celle du Mont Blanc était très intéressée par les touristes et si cela avait 
été possible aurait bien emmené les " alpinistes " en groupe de motos-neige!

Ce que j'appréciais à cette période c'était les sorties hebdos avec le CAF en falaises de craie ou à Fontainebleau dans les
environs de la Dame Jouanne...  Le vrai rappel sans " Jumar " seulement avec les deux mains, pas de place pour l'artificiel
qui commençait sa percée, des murs d'escalade naturels,....   

   Ymar

Ymar et Cristaline
Je ne connaissais pas cet écrivain et là j’ai apprécié et cela me donne envie de le connaître un peu plus

Tesson ne se conçoit pas essentiellement comme écrivain, c’est avant tout un aventurier, un baroudeur et un narrateur,

Yessss Mame mais quand je ne connais pas je ne connais pas 🤨

Vous êtes tellement pardonnable, délicieuse petite madame ! J’ai une excuse, je passe mes nuits d’insomnie à lire l’auteur de la Panthère des neiges.

ValéryG a écrit:Tesson ne se conçoit pas essentiellement comme écrivain, c’est avant tout un aventurier, un baroudeur et un narrateur,

Plutôt Jack London ?

Flavius a écrit:
Plutôt Jack London ?

Le rapprochement me paraît judicieux mais je ne connais pas assez London pour confirmer.

Soizik57 a écrit:Ymar et Cristaline
Je ne connaissais pas cet écrivain et là j’ai apprécié et cela me donne envie de le connaître un peu plus

Un homme remarquable, d’une liberté d’esprit et de pensée totale ; il a fait le tour du monde de plusieurs façons, je l’ai découvert alors qu’il faisait la traversée de l’Himalaya avec Alexandre Poussin, son comparse en matière d’aventure et de découverte ; j’ai quasiment lu tous ses livres dont le dernier, « Blanc » qui raconte sa traversée des Alpes à skis ; il a côtoyé l’humanité dans toute sa diversité et a la dent dure avec les musulmans ( pas tous)…
C’est un écrivain hors pair qui a le don de nous entraîner dans ses réflexions sur le monde ; géographe de formation 
C’est mon grand chouchou !

ValéryG a écrit:Vous êtes tellement pardonnable, délicieuse petite madame ! J’ai une excuse, je passe mes nuits d’insomnie à lire l’auteur de la Panthère des neiges.

Paulette disait exactement la même chose

cristaline a écrit:

ValéryG a écrit:Vous êtes tellement pardonnable, délicieuse petite madame ! J’ai une excuse, je passe mes nuits d’insomnie à lire l’auteur de la Panthère des neiges.

Paulette disait exactement la même chose

Paulette aurait un jumeau ?

cristaline a écrit:

Paulette disait exactement la même chose

Bon dites donc la paulette en question disait aussi délicieuse petite madame à madame Soïzic ? Drôle de bonne femme !

Flavius a écrit:
Paulette aurait un jumeau ?

Une hydre à plusieurs têtes

Chez Mélenchon, tout est bon.
"Le CRIF" est d'extrême-droite" envoie-t-il au Président de cette association. C'est dire si cette expression a un sens !!