Bernardine de St Pierre a écrit:La tribune de soutien à Gérard Depardieu « rappelle furieusement l’Ancien Régime »
Historienne spécialiste du genre au cinéma, Geneviève Sellier décrypte la tribune de soutien à Gérard Depardieu. Elle analyse aussi les mécanismes qui ont conduit à sa publication.- Alors que Gérard Depardieu est
visé par des plaintes pour viol,
qu’il a tenu dans l’extrait diffusé par Complément d’enquête des propos pourraient être qualifiés de harcèlement sexuel, la tribune est exclusivement centrée sur le « génie » de l’acteur. Pourquoi se concentrer sur ça ?
- Parce qu’en France, le génie est au-dessus des lois. C’est valable pour les réalisateurs, les metteurs en scène, pour tous les artistes à partir du moment où ils ont une certaine aura. Ils ont le droit de faire ce qu’ils veulent, sous prétexte d’exprimer leur subjectivité géniale.
En France, le talent artistique donne un pouvoir qui n’existe pas ailleurs. On a l’impression que la religion de l’art a remplacé la religion, avec ce désir d’élire certains individus pour les mettre au-dessus des autres. À partir du moment où un artiste est reconnu, ce statut lui donne un pouvoir discrétionnaire sur ses contemporains, ses contemporaines en particulier. Ce non-dit est d’autant plus fort dans le milieu du cinéma, d’autant plus pathogène.
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Visé en effet. Pas encore mis en examen ;
Ben justement quand les journalistes demandent à la chaîne les ruhs, la chaine refuse. Donc à qui s'adressent les propos incriminés ? Que ces derniers ne soient pas des plus délicats, soit. Pour autant les juges, jugent en droit, pas en morale ;
Je trouve que dans cette affaires, il y a eu pas mal de maladresses :
- Pour moi, la première c'est la mayonnaise médiatique ;
- la seconde ce sont ces associations qui s'adonnent à la cancel culture, et pour qui un regard insistant est le prélude à un viol. Que ce soit consommé ou pas, ce n'est pas un problème. Leur véritable problème : tuer socialement l'homme blanc de 50 ans qui a réussi. La preuve, dans cette période, il y a eu quatre viols en France évoqués légèrement, il est vrai par des médias mainstream, dont une femme de 91 ans. Que ne se sont-elles pas manifestées avec autant de dynamisme que pour l'affaire Depardieu ? Non, elle se sont tues. Mieux, le 7 octobre, le monde entier apprend ce qui s'est passé à Gaza et le nombre considérable de femmes qui ont été violées par des hommes du matin au soir, mutilées et tuées. Pour ceux qui ont vu le film à ne pas voir, les soldats de Tsahal pleuraient en voyant des femmes avec des ciseaux plantés dans leur vagin. Ou étaient elles ces néo-connes ?
Lors de la manifestation parisienne contre les violences faites aux femmes, le collectif du 7 octobre qui souhaitait porter la voix des martyres israéliennes, en ont été empêchées, voir battues par des organisatrices se proclamant antifas.
En fait, la bonne victime serait une femme violée par un homme blanc, bon beauf français, et cerise sur le gâteau qui appartiendrait au RN. Et si ce n'est pas le cas, ce n'est pas grave, il suffira qu'on le pense.
- la troisième, c'est le président qui répond aux journalistes sur le sujet. Il évoque l'œuvre de Depardieu et surtout en disant, qu'il ne va pas retirer la légion d'honneur à une célébrité à la suite d'un reportage. "On ne retire pas la légion d'honneur pour des raisons morales" nous dit-il. Désolé, mais pour obtenir la légion d'honneur, on procède avant tout à une enquête de moralité. J'ai la distinction dans l'Ordre national du mérite, et je peux vous assurer que l'enquête qui est faite est des plus sérieuses.
Mais mon sentiment, c'est que Macron a fait montre d'un certain courage dans sa réponse. On peut considérer qu'il défendait la présomption d'innocence. Il n'y avait que des coups à prendre, et il a assumé. Bravo à lui.
- Une maladresse encore, la pétition disant vouloir arrêter le lynchage d'un monstre sacré. Non, ils auraient plutôt dû mettre en exergue avant toute chose la présomption d'innocence battue en brèche, et non l'œuvre de Gérard Depardieu. Une œuvre, quelle que soit, n'exonère pas le génie de l'observance des lois.